Les tics de langage sont nombreux de nos jours… et ils peuvent agacer ! Lorsqu’un proche répète « genre » 18 fois par phrase, ce n’est pas forcément agréable. Ceci étant dit, les tics peuvent constituer un bon moyen d’affirmer une personnalité, de développer un raisonnement, de rebondir, de dialoguer de façon fluide.
Des tics de langage qui vous sont propres, que vous appréciez, peuvent vous représenter et même un peu façonner votre identité auprès des gens. Mais attention à ne pas en abuser ! Voici 13 tics de langage français qui vont très certainement vous rappelez un poto, une amie, ou peut-être vous-même.
Il est bien souvent utilisé pour exprimer un état : “Il était en mode dragueur hier”, “Elle est en mode stressée ces derniers temps” etc. Malheureusement pour ses utilisateurs, cette expression est incorrecte et franchement pas hyper utile. Elle se serait propagée via le rappeur Rohff qui, en 2005, sortait le tube En mode – tiens tiens ! Autre explication : l’utilisation massive des téléphones portables, que l’on met régulièrement en mode avion, en mode sonnerie, en mode vibreur… aurait glissé dans le langage courant et in fine lorsque l’on parle d’autrui !
Dans Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, la formule “j’avoue” ressort bon nombre de fois, et l’on peut dire que cela a eu une incidence directe sur notre façon de parler aujourd’hui. Originellement utilisée pour se confesser, elle remplace aujourd’hui un simple “oui” ou encore “c’est pas faux” – coucou Perceval ! Peut-être un peu exagéré non ? Un aveu est une réelle confidence, quelque chose d’important, de secret… Voilà pourquoi lorsque l’on dit “J’avoue, j’aime bien Plus Belle la Vie”, voilà un aveu assez bénin et pas si choquant que ça (quoique).
“Je le fais dans deux secondes”, “T’aurais deux secondes à m’accorder ?” Une expression qui peut agacer, et pour cause : les deux secondes se transforment très souvent en un peu – voire beaucoup – plus que cela ! Cela a quelque chose de mensonger à nos yeux… et le mensonge, ce n’est pas bien.
Terme plutôt utilisé par les plus jeunes d’entre nous, le mot “frère” ponctue allègrement CHACUNE de leurs phrases. Le mot est souvent prononcé adressé à leurs potos, parfois même aux copines, collègues de boulot… partout, tout le temps, à tout le monde. Sans doute une mise à jour du fameux “cousin” de l’époque. Au final, “frère” n’est plus vraiment utilisé pour converser avec son réel frangin de sang et ça, c’est bien dommage !
Le combleur de blanc par excellence, “euh” est l’interjection utilisée par les gens qui cherchent leurs mots dans une conversation. Alors voici une suggestion : pourquoi ne pas juste laisser un vrai loooong blanc et le savourer ? Les blancs gênent de nos jours, mais pourquoi chercher à combler chaque seconde de paroles ? Il ne faut pas en faire tout un fromage de ces blancs (vous l’avez ?).
En fait signifie : “en réalité, effectivement. Selon des faits réels”. De nos jours “en fait” perd sa connotation factuelle, et est très souvent utilisé pour tout simplement introduire ou conclure des phrases. Or, tout ce que vous dites n’est pas tout le temps véridique à 100%, et vous le savez messieurs-dames !
Encore un apprécié des plus jeunes ! “C’est genre : trop bien !”, “Je suis genre trop en forme en ce moment”. Alors celui-ci, force est d’admettre qu’on ne sait vraiment pas d’où il sort. À la base, le mot “genre” définit une classe, une particularité, un style, mais certains se sont mis à l’utiliser début 2000, pour parsemer leurs phrases d’une petite saveur en plus. C’est un peu comme les cornichons avec la raclette : pas très utile non plus au final, mais pourquoi pas après tout !
Une chouette locution adverbiale qui vise à exprimer une conséquence. Elle est très très… trèèèès souvent utilisée, et plutôt assez mal utilisée à vrai dire : “du coup” exprime normalement quelque chose de soudain, de brusque, conséquence directe d’un acte – que l’on pourra donc remplacer par “de ce fait”. Par exemple : “Il est parti trop tard de chez lui, du coup il a raté le bus !”. À l’inverse, “Il n’aime pas les carottes, du coup il a mangé des saucisses”, ça fonctionne un peu moins bien.
L’adverbe s’immisce dans pas mal de conversations ces derniers temps, et est également assez mal employé puisqu’on s’en sert pour remplacer “par exemple”. Pourquoi ? Car “typiquement” c’est déjà un peu plus joli, ça roule sur la langue, ça donne de la consistance à l’interlocuteur… mais ça n’a pas tout à fait la même signification ! On est sur quelque chose d’un peu plus précis, plus fort qu’un simple exemple : “Jacquouille la Fripouille, c’est typiquement un personnage de Christian Clavier ! Il répète les mêmes gimmicks, les mêmes gestes, les mêmes façons de parler, à l’identique…” D’où le typiquement !
“J’étais en Australie tu vois, et là je marchais dans la rue tu vois…“ Un terme qui fait littéralement office de virgule dans la langue française, qui sert avant tout à meubler – à l’instar de son cousin “euh”. Utilisé par tous, souvent, et rarement utile il faut le dire. Un tic de langage par excellence, à rayer fissa de vos vocabulaires !
“On se fait un petit film ?”, “T’as pas une petite envie de kouign-amann ?” Un adjectif qui rend la chose en question un peu moins importante, un peu plus légère et facile d’accès. Les objets se font petits, des événements aussi, et même les Frenchies sont petits ! Après tout, ne dit-on pas que tout ce qui est petit est mignon ? Un petit tic que l’on aime plutôt bien, on l’avoue.
Étymologiquement, le mot “bref” caractérise quelque chose de concis, de petit, de court… comme Pépin le Bref ! Ponctuer chaque phrase par un “bref” permet finalement d’écourter un échange, pour enchaîner sur tout autre chose. C’est sûrement l’un des tics les plus répandus de la langue française. Un mot qui a sûrement repeuplé nos vocabulaires depuis la sortie de la série éponyme sur Canal, et l’on doit remercier – ou pas – Kyan Khojandi pour cela !
Totalement obnubilés par les séries US, nous autres Français avons adopté ces tics de langage assez récemment… et l’on se doit d’avouer que certains nous titillent un petit peu ! “Anyways, what’s up ?, alright, hello guys”, Frenchies – non Frenchies ça va encore -, tout un panel de mots qui ont leur traduction française dispo à portée de langue – les Québécois se battent et défendent la langue de Molière depuis toujours !