Le salon Made in France, mettant à l’honneur le savoir-faire français, revient à Paris à la Porte de Versailles en novembre prochain. Mais, en attendant ce grand rassemblement, une édition régionale se tiendra à Lyon ce week-end des 6 et 7 mai.
Ce salon très attendu (le plus grand des salons dédiés au Made in France), n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a fêté l’année passée ses 10 ans d’existence, et ce en battant tous les records : il avait rassemblé plus de 100 000 visiteurs (contre seulement 15 000 pour la première édition de 2012), et plus de 1000 exposants (ils n’étaient que 75 en 2012 !). Gageons que cette prochaine édition fera encore mieux que la précédente… L’évènement remporte d’ailleurs tant de succès qu’il a fait des petits : en 2022, le MIF Expo a en effet eut l’idée de créer
une édition régionale, la première s’étant tenue à Bordeaux. Et les 6 et 7 mai prochains, c’est la ville des Lumières qui accueillera les produits « cocoricos », à l’Espace de la Sucrière, en plein cœur de Lyon.
Dans cet immense rendez-vous des professionnels, des fabricants et des consommateurs, on peut retrouver une très grande variété de produits touchant tous les secteurs : mode, beauté, habillement, décoration, innovation, high-tech, mobilier, gastronomie, artisanat, véhicules, mobilité, tourisme, animaux, enfance et beaucoup d’autres.
Qu’est-ce que le Made in France exactement ?
Le Made in France n’est pas à proprement parlé un label, puisqu’il ne bénéficie pas de certification. C’est en réalité un logo, qui se doit tout de même de répondre aux critères de la réglementation européenne du Made in France, définit de la manière suivante : c’est un produit manufacturé qui tire une part significative de sa valeur d’une ou plusieurs étapes de fabrication en France, ou qui doit avoir subi sa dernière transformation substantielle en France. Concrètement, cela veut dire qu’un vêtement peut par exemple obtenir le logo si toutes les coupes ont été réalisées en France, alors même que le tissu provient de l’étranger. Des réglementations assez souples, donc, dont certaines marques peu scrupuleuses n’hésitent malheureusement pas à profiter pour surfer sur la vague du Made in France.
Car oui, le Made in France a le vent en poupe ! Trois quarts des français se disent plus enclins à acheter des produits français. Il faut certes y mettre un certain prix, mais consommer français, c’est consommer mieux, avec de nombreux bénéfices à la clé : la limitation de l’empreinte carbone, le soutien des entreprises nationales et la création d’emplois, et ce dans des conditions de travail décentes. À titre d’exemple, il y a 30 ans, la filière textile représentait 600 000 emplois dans l’hexagone, contre 60 000 aujourd’hui… Les critères environnementaux et sociaux ne sont pas les seuls à influencer consommateurs et producteurs dans ce nouveau phénomène : la crise du Covid est passée par là et, en plus d’avoir causé de nombreux dégâts, elle a le mérite d’avoir remis les pendules à l’heure. La multitude de problèmes liés à l’approvisionnement a contribué à marquer les limites de la mondialisation. Bref, la tendance est plus que jamais à consommer plus local et plus durable.
C’est ainsi que depuis quelques années l’on peut voir fleurir de nombreuses marques bleu blanc rouge, comme Le slip français, pour citer celle qui est certainement l’une des plus représentatives et des plus célèbres du Made in France. Tant d’autres ne demandent qu’à être découvertes dans les allées des salons, comme Le Gaulois qui propose des jeans entièrement fabriqués en France à partir de lin de Normandie. Ou encore, plus cocasse, la marque Sans les plumes, qui conçoit des produits éco-responsables en série limitée (baskets, chaussons, coussins etc), faits à partir de chutes de tissus voués à être jetés, provenants de sièges de trains, de bus ou encore de salles de spectacle. La marque Opla, elle, s’est lancée dans les jeux de société éco-fabriqués en France, et Eco2douche a créé des douchettes économiques ayant même reçu la médaille de bronze au concours Lépine. Si l’innovation est de mise, c’est aussi dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs soupes : on peut voir d’anciennes marques revenir sur le devant de la scène, comme la charentaise de Charente-Périgord ou encore les chaussettes de la marque Bleuforêt, pour ne citer qu’elles.
Les exemples sont nombreux et seront tous à retrouver à Lyon les 6 et 7 mai pour un avant-gout grâce aux 100 exposants présents pour l’évènement; et à Paris du 9 au 12 novembre dans le gigantesque Parc des expositions de la Porte de Versailles.