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Par Franck Bezairie - Le 24 octobre 2022

La transition écologique, c’est un sujet. Le vin, c’est encore plus un sujet. Alors les deux réunis… c’est un gros sujet !

Notre belle planète bleue nous ayant donné le raisin, c’est à nous de le lui rendre et d’en pendre bien soin. Les changements environnementaux et les exploitations toujours plus denses ont fini par pousser l’écologie à se faire une place dans les vignes, parmi les grappes de raisin. État des lieux et tour d’horizon sur les initiatives vertueuses dans l’univers viticole !

Les petits raisins d’aujourd’hui…

De la vigne au verre, du contenu au contenant, de la culture à la dégustation… Le vin et les enjeux (agro)écologiques qui l’accompagnent, c’est toute une histoire. C’est que lorsqu’il est question de faire le bon choix pinard, les Français – nous compris – sont de plus en plus éclairés et pointilleux.. et c’est tant mieux ! Ainsi, selon un sondage Ipsos publié en décembre 2021, 27% des Français déclarent consommer plus de vin bio qu’il y a 2 ans. En parallèle, 14% du vignoble tricolore est converti ou en cours de conversion… Le mot d’ordre ? Consommer moins, mais mieux !

Cependant, le chemin vers un monde où “viticulture” rime avec “Dame Nature” est encore long. L’agriculture des sols est à repenser bien sûr, mais on pense aussi aux bouteilles en verre : bien qu’idéales quand il s’agit de conserver le vin dans les meilleures conditions, nous avons affaire à une “aberration écologique” selon les dires de la journaliste Julie Reux : “Il faut savoir que 80% des vins sont consommés juste après leur mise en marché. On met donc tous les vins dans un contenant capable de durer 100 ans alors que le vin sera consommé dans les trois mois, si ce n’est dans les trois heures !” (source) On ne peut pas lui donner tort…

Quid de l’étiquette, elle aussi pointée du doigt question utilisation d’encre et papier ? Pas de panique : les Frenchies ont trouvé un paquet de chouettes solutions.

…feront les grands vins de demain !

Alors que l’ensemble de la filière viticole vise la neutralité carbone d’ici 2050, les vins de Bourgogne accélèrent la transition en tablant sur 2035 – soit 15 ans plus tôt que l’objectif national. Soyons clairs : la culture du vin ne sera jamais zéro carbone, la faute à des émissions incompressibles. Cependant, le restant peut-être compensé par diverses actions comme des plantations de végétaux divers et variés, et une réflexion sur des emballages plus vertueux – eux-mêmes responsables de plus d’1/3 des émissions de CO₂. Verre recyclé, packaging écoconçu, retour de la consigne… Une poignée de solutions à creuser sont sur la table !

De son côté, le CIVB – Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux – a lancé son programme Bordeaux cultivons demain en décembre 2021 : un label échelonné en trois niveaux mêlant préservation de l’environnement, prise en compte de la pénibilité du travail, valorisation des déchets et plus. Quand plus d’une dizaine d’exploitations bordelaises pionnières ont désormais rejoint le programme, le CIVB ambitionne de commercialiser 30% de ses vins par des entreprises labellisées RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Et fort heureusement, la RSE embarque de plus en plus de coopératives vinicoles, toujours plus engagées dans cette mouvance. Il n’y a qu’à voir le label Vignerons Engagés créé en 2010, premier label RSE et durable dédié au monde du vin.

Bonnes pratiques, agriculture raisonnée, durabilité, bon sens, bienveillance et éthique… Autant de pistes à explorer pour aller chercher cette sobriété énergétique de la terre au verre, sans jamais verser dans le greenwashing !

Mais alors : comment choisir un bon vin ?

Votre meilleure alliée dans cette épreuve est tout simplement… l’étiquette ! Celle-ci ne fait d’ailleurs pas exception en matière d’engagement environnemental. Ainsi, le château Bonnet – dans les vignes beaujolaises – a lancé des étiquettes écoconçues, utilisant des encres seconde vie et des dorures recyclées. Mais revenons-en à nos raisins : Margot Ducancel – alias Rouge aux lèvres – a sorti son tout nouvel ouvrage qu’il est beau : le Kit de survie du wine lover. Elle y décortique et nous (ré)apprend à bien lire les étiquettes, pleines à craquer d’informations précieuses.

Paradoxalement, quand les vins traditionnels ne partagent souvent que le strict minimum obligatoire (catégorie, embouteilleur, titre alcoolémique, mentions sanitaires, etc.), les références biologiques, biodynamiques et naturelles au sens large sont quant à elles nettement plus transparentes sur les informations. Par ailleurs, une étude menée à l’UCLA et Kedge Business School annonce que le vin biologique… a meilleur goût ! En un mot comme en cent : cherchez la petite feuille blanche sur fond vert car le bio, c’est bien !

Pour faire un sans faute, si la certification HVE – pour Haute Valeur Environnementale, soit les vins qui respectent de bonnes pratiques environnementales – est estampillée sur la quille, c’est gagné !

 

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Pour aller plus loin

Vous êtes toujours là ? Tant mieux, car on n’a pas fini – le sujet du vin est intarissable chez nous. Nos recherches en la matière nous ont conduits à toujours plus d’alternatives aux vins traditionnels et à ses modes de consommation. C’est le cas des pinards véganes, qui n’utilisent pas de colle à base de poisson – ou autres protéines d’origine animale – lors de la phase de collage.

De son côté, l’association des vins S.A.I.N.S. – pour Sans Aucun Intrant Ni Sulfite (ajouté) – rassemble des références ne comptant pas le moindre produit chimique… mais rien que le jus de raisin fermenté !

Enfin, le contenant fait aussi des efforts et Julie Reux – que l’on cite plus haut – serait ravie ! Deux Marseillais ont mis au point la Bio’teille : à la croisée de la bouteille et du cubi, elle ne pèse que 53 grammes – soit 8 fois moins lourde qu’une bouteille classique -, reste fraîche 40% plus longtemps que ses consœurs et surtout… génère 5 fois moins de CO₂ sur l’ensemble de son cycle de vie ! Son secret ? Une coquille biodégradable – en pâte à papier – qui contient une poche en plastique mono-matériau, renfermant elle-même le précieux liquide. Une fois consommée, on sépare poche et coquille, et l’on peut respectivement trier l’une puis composter l’autre. Chapeau les gars, et à la vôtre !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.