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Par Oriane Berthou - Le 18 décembre 2014

Rencontre avec Agathe et Laura, à la tête de The Editorialist, société qui édite pour les entreprises des médias digitaux qui en font des parties prenantes de notre nouveau monde numérique.

A plusieurs égard, The Editorialist est emblématique des nouvelles aspirations de notre génération. Aux manettes : Agathe Giros, sa fondatrice, et Laura Giacherio, sa Directrice adjointe, qui ont toutes les deux choisi de quitter des jobs confortables dans le conseil et la finance pour s’investir sans compter dans The Editorialist. La chance sourit aux audacieu(ses) : à peine deux ans après sa création, The Editorialist est bel et bien en train d’écrire sa propre success story.

On veut rencontrer les gens qui incarnent les changements de notre temps et les faire intervenir dans nos médias.

Agathe, quand t’es-tu lancée ? Est-ce que ça a été difficile de quitter ton job et de commencer toute seule ?

Oui, bien sûr que c’est difficile ! Surtout quand on part avec une intuition, sans rien de concret, comme c’était mon cas. C’est difficile, mais c’est en même temps un sentiment génial – ça l’a été pour moi, en tout cas – celui de me réapproprier ma vie professionnelle. Avec le stress violent que cela implique, mais aussi dans une exaltation qui donne une énergie incroyable.

Une fois la décision prise, le plus dur reste à faire… l’annoncer aux proches ! Et notamment à :

– Ceux qui manifestent une incompréhension totale du choix et du projet (mes collègues de finance) : « Tu quittes un fonds d’investissement pour aller écrire sur le net ? »

– Ceux qui ne sont pas chauds chauds mais qui veulent être constructifs (ma mère) : « Tu pourrais peut-être essayer de continuer ton travail et de monter ta société à côté » ?

– Ceux qui ne savent pas encore trop s’ils préfèrent que ça marche ou que ça se plante (mes amis d’école) : « C’est quoi tes prévisions de CA à deux ans ? »

Mais après, on peut heureusement compter sur tout le monde.

Laura, pourquoi as-tu rejoint The Editorialist ?

Mes anciens jobs consistaient à analyser la société dans et pour les entreprises. J’ai eu envie de me retrouver plus directement dans les changements, de me positionner entre la société et l’entreprise pour raconter comment les deux évoluent ensembles. Ca parait flou/fou comme ça mais l’intuition que j’ai eue avec Agathe et le potentiel de The Editorialist étaient très forts. De la raison, et de l’instinct je dirais.

Comment être crédible auprès des entreprises avec lesquelles vous travaillez ?

Nous sommes de mauvaises vendeuses, en ce sens que nous sommes incapables de vendre un produit ou un service dans lequel nous ne croyons pas. En revanche, on connait très bien les entreprises, pour y avoir travaillé toutes les deux ! Les chefs d’entreprises comprennent qu’on ne vient pas leur vendre de la soupe. Pour nous, la condition sine qua none pour être crédible, c’est de tout faire pour être excellentes.

the Editorialist

The Editorialist édite des médias digitaux pour les marques. Est-ce un nouveau métier ?

Oui ! L’édition de médias pour les marques est un nouveau métier, qui résulte de deux grands changements. D’abord, notre rapport aux marques a évolué. On est moins séduit par une pub sur les yaourts que convaincu par un projet d’entreprise, et par une certaine vision du monde – à condition que ce soit crédible. Le second facteur, c’est la désintermédiation induite par le digital. Avant, pour entrer en contact avec ses clients potentiels à grande échelle, l’entreprise pouvait soit payer de la publicité, soit attendre une interview providentielle (mais assez hypothétique) dans un média connu. Aujourd’hui, la publicité et la presse conservent évidemment un rôle essentiel, mais le digital permet aux entreprises d’entrer directement en contact avec leurs audiences, à condition qu’elles se positionnent sur des sujets où elles sont vraiment légitimes.

Ce qui reste vrai et connu des Français, c’est cette capacité à tout remettre en cause tout le temps, à avoir un avis sur tout. Ça peut être agaçant parfois mais c’est aussi le trait d’une société qui s’empare des sujets politiques.

Quels sont vos projets dans l’édition ?

Ce qui nous passionne, ce sont les histoires, les personnages mythiques et les récits fondateurs. On veut rencontrer les gens qui incarnent les changements de notre temps et les faire intervenir dans nos médias. Nous avons hâte de 2015, car nous avons plusieurs lancements de médias qui nous enthousiasment, notamment dans l’entrepreneuriat, la culture et les aspirations professionnelles de la génération Y. Nous souhaitons nous développer sur l’édition de médias pour les marques, en France et dans les pays francophones.

Quels conseils donneriez-vous à de (futurs) chefs d’entreprise ?

Le seul moyen de savoir si votre idée est bonne, c’est d’y aller ! Avant de matérialiser votre idée, quand le projet n’existe que dans votre tête, c’est un peu comme si vous aviez un ami imaginaire, que les gens font semblant de voir pour vous faire plaisir. Au début, quand on en parlait à nos amis, ça donnait en gros : « Ouiiiiiii mais bien sûr, des médias pour les marques. [petit rire crispé]». Bon, maintenant que nous éditons plusieurs médias, ils nous demandent encore parfois ce que fait The Editorialist, mais ils nous disent aussi de plus en plus souvent «Pas mal l’interview d’untel »… On tient le bon bout !

Qu’est-ce qui vous rend fières d’être Françaises ?

Agathe : La langue française, qui est une merveille. Nous avons la chance immense d’avoir accès à des auteurs fantastiques en version originale. Le français nous relie à des territoires bien plus vastes que la France, comme l’Afrique, un continent maitre dans l’art de raconter les histoires, notamment avec ses formidables griots – ce qui ne peut pas nous laisser insensibles !

Laura : Ce qui reste vrai et connu des Français, c’est cette capacité à tout remettre en cause tout le temps, à avoir un avis sur tout. Ca peut être agaçant parfois mais c’est aussi le trait d’une société qui s’empare des sujets politiques. On a  toujours quelque chose à dire !

Merci l’équipe et Merci à leur voisin Friedemann Hauss pour la photo !

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