Il y a des mots de la langue française, comme des personnes que l’on rencontre, qui ne laissent pas indifférents. La mélancolie en fait partie : que vous l’aimiez ou la détestiez, que vous la trouviez délicieuse ou douloureuse, vous avez forcément quelque chose à dire à son propos. Ce sentiment est fourbe : il nous berce ou nous brutalise, nous inspire ou nous éloigne des autres, nous porte ou nous coule. Bref, il fait jaser.
Tous les dimanches à 10 heures sur France Inter, Eva Bester met divinement bien la mélancolie sous les projecteurs. Détrompez-vous, il ne s’agit pas ici de nous vautrer tristement dans un nuage de spleen dominical. Au contraire, cette émission que nous venons de découvrir, est joyeuse, subtile, divertissante. Elle est un joli prétexte pour proposer aux auditeurs curieux, des idées de livres, musiques, recettes et films qui ont touché positivement l’invité du jour.
Un livre vient de sortir qui répertorie une partie des propos et remèdes des invités : on vous le conseille ! Nous avons pu voir Eva à la signature, personnage humble, sensible et chaleureux, comme dans son émission !
Au début de chaque émission, Eva Bester pose la même question à son invité : “Quel rapport entretenez-vous avec la mélancolie ?”.
Les réponses ne sont jamais les mêmes.
“La mélancolie est comme un lac dans lequel je vais me baigner de temps en temps” (Eric Veillé)
“C’est comme des petites pauses que l’on s’octroie dans la vie” (Justine Triet),
“C’est le moment où je suis la plus créative” (Soko),
“Avec la mélancolie, c’est cohabitation mais chambre à part” (François Busnel),
“Je suis bonne cliente de la mélancolie, mais aussi extrêmement bonne vivante” (Lamia Zadie),
“C’est un sentiment que je redoute, je l’associe à la complaisance et à l’écoute de soi” (Emmanuel Hoog)…
Après avoir osculté son invité, Eva lui demande une dizaine de remèdes à la mélancolie. Grâce à un questionnaire envoyé en amont, la productrice-présentatrice butine les “consolations de l’âme” de chacun pour préparer son émission : elle se renseigne sur chaque remède, les lit, boit, mange, regarde, écoute pour mieux en parler avec l’interviewé. Vous découvrez donc des “sérums littéraires”, des “antidotes musicaux”, des “activités anti-spleen”, des “citations béquilles”, des “onguents filmiques”, des gourmandises et plaisirs inattendus, mais aussi des choses à éviter (à moins de vouloir vous prélasser consciemment dans la mélancolie) !
Voici quelques exemples de remèdes : The Big Lebowksi, les spaghettis, L’Aventure c’est l’Aventure, Boby Lapointe, ne pas penser à soi, le gin ramy, Romain Gary, dessiner, les balades, la marche, le vélo, Nietzsche, Saint Germain des Près, le gaspacho, regarder un cours d’aquagym…
Quel rapport entretenez-vous avec la mélancolie ?
À vous !
PS – Quelle est la différence entre nostalgie et mélancolie ? La nostalgie est le regret, le manque d’une période ou d’un endroit du passé VS la mélancolie est le regret, le manque d’une chose inexistante.
Merci à Eva Bester de nous avoir ouvert à cette “consolation par les arts” en janvier, mois hivernal plutôt propice à la bile noire, nous avons découvert de nombreuses références, dont cette musique que nous écoutons en boucle au bureau :
Remède à la mélancolie
Tous les dimanches à 10h sur France Inter, émission présentée et produite par Eva Bester
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