Percer le secret des plus grandes oeuvres françaises, ça vous tente ? De Delacroix à Courbet, les peintres ont souvent cultivé le goût du mystère : symboles dissimulés, choix provocants, on vous révèle les petits secrets des plus grands tableaux.
La liberté guidant le peuple, Delacroix
Il y a souvent méprise avec ce tableau, qu’on croit à tort illustrer la Révolution de 1789. Il s’agit en réalité d’une scène inspirée de la Révolution des Trois Glorieuses, en 1830. Devenue un symbole de l’idéal révolutionnaire et du combat pour la liberté, l’oeuvre de Delacroix a ainsi suscité de nombreuses relectures, appropriations, citations et imitations. Le petit secret : l’enfant au deuxième plan aurait inspiré à Victor Hugo le personnage de Gavroche des Misérables
Le radeau de la Méduse, Géricault
Ce tableau, c’est un peu “Lost, les Disparus” avant l’heure : radeau d’infortune où s’entassent des hommes au destin peu enviable après un naufrage, l’oeuvre de Géricault s’inspire d’un fait d’actualité brûlant en 1816. Le navire La Méduse sombre en mer à cause de l’incompétence de son capitaine, qui s’enfuit à bord d’un canot et abandonne son équipage sur un radeau.
Mais ce qui a surtout fait scandale à l’époque, et ce que l’on ne voit pas sur le tableau, ce sont les scènes de cannibalisme décrites par les survivants de la Méduse.
Louis XVIII, quand il verra l’oeuvre, aura ce bon mot : “voilà un naufrage qui ne fera pas celui de son auteur !”
Le sacre de Napoléon, David
Cette toile hyper connue est pleine d’anecdotes, et recèle un secret connu des initiés. C’est un peu comme “où est Charlie” : le peintre s’est autoportraituré dans une tribune avec sa femme et ses deux filles jumelles devant lui, entouré de ses élèves, son maître Joseph-Marie Vien, un carnet et un crayon à la main, en habit brodé et arborant fièrement sa légion d’honneur. Saurez-vous le retrouver ?
L’Origine du monde, Courbet
Voilà une toile qui aura connu une vie très aventureuse : commandée et détenue par un diplomate turc, l’oeuvre se retrouve ensuite entre les mains de différents propriétaires qui, pour rester discrets, planquèrent L’origine du monde sous d’autres toiles : Le Château de Blonay, en 1910 et toujours de Courbet, puis Terre érotique d’André Masson en 1955.
L’Amandier en fleurs, Pierre Bonnard
Le tagueur qui tagge sa propre toile : c’est ce que le peintre Bonnard a du expliquer au gardien du Musée du Luxembourg alors qu’il était en train de rectifier une nuance de vert sur le feuillage d’une de ses toiles, directement sur le mur. Le peintre était tellement coutumier du fait qu’aujourd’hui, en peinture, cette pratique de la retouche se dit “bonnardiser”.
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