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Par Charlotte Sandoz - Le 11 octobre 2021

Une chose est sûre, les paronymes ont été inventés pour que l’on s’emmêle les pinceaux… Vous savez, ces mots qui se ressemblent, mais qui n’ont pas du tout la même signification. Effectivement, les créateurs de la langue française sont coquins ! 

Loin de nous l’idée de vous donner une leçon de français de A à Z : on vous épargne juste la correction de votre copain relou hyper calé en grammaire quand vous vous plantez de mot.

“Il a fait éruption dans la pièce !”

(vous voulez dire irruption ?)

Cette phrase peut avoir éventuellement un brin de sens si ladite personne est très énervée et déboule dans la pièce avec de la fumée qui sort des oreilles. Sinon, on dira plutôt : “Il a fait irruption“. Pour info, l’éruption est une explosion ! Le volcan fait éruption, pas nous.

“On lui a discerné le prix Nobel”

(vous voulez dire décerner ?)

En tout cas, si on confond les verbes discerner – distinguer plus ou moins nettement – et décerner – accorder à quelqu’un une récompense – c’est sûr à 100% qu’on ne risque pas de le recevoir ce fameux prix Nobel.

“T’es vraiment un asocial toi !”

(vous voulez dire insociable ?)

Vous poussez peut-être le bouchon un peu trop loin avec cette phrase. Sauf si la personne à qui vous parlez est vraiment un égocentrique-marginal-misanthrope, il paraît un chouïa plus adapté d’employer le mot insociable – introverti, qui a du mal à faire le premier pas vers les autres. On confond les deux et c’est normal.

“Cet enfant est un petit prodigue de la musique !”

(vous voulez dire prodige ?)

Sauf si l’enfant en question a claqué toutes ses économies pour s’acheter une guitare et est revenu l’air penaud chez ses parents, on dira “un petit prodige” – un génie, en fait. Être prodigue signifie dissiper son bien en dépenses déraisonnables et être obligé de revenir vivre chez ses darons. Pas très prodigieux tout ça.

“A l’intention de…” en rédigeant un courrier pro

(vous voulez dire à l’attention de ?)

Eurk, cette confusion risquerait de faire un peu tache sur une lettre de motivation. Ça partait peut-être d’une bonne intention – d’une bonne volonté, mais ça attire bien l’attention – une marque d’intérêt.

“Les cambrioleurs sont rentrés par infraction chez moi”

(vous voulez dire effraction ?)

Premièrement, on vous souhaite très fort de ne jamais avoir à prononcer cette phrase. Ensuite, bien sûr que c’est une infraction de s’introduire chez quelqu’un sans y avoir été invité – une infraction, c’est le fait de manquer à un règlement, à une loi.

“D’après la conjecture économique…”

(vous voulez dire conjoncture ?)

On voulait avoir l’air intelligent à sortir des mots du voc’ économique, mais c’est raté. En fait, c’est la conjoncture économique. A ce rythme-là, vos interlocuteurs vont vite penser que vous conjecturez tout ce que vous dites – c’est-à-dire que vous ne faites que supposer, ce qui n’est pas très très sérieux ! On confond facilement les deux.

“Ce garçon abhorrait fièrement son costume d’Halloween.”

(Vous voulez dire arborait ?)

Pour le coup on est sur deux significations carrément différentes, presque inversées en fait. Arborer veut dire “porter fièrement quelque chose” tandis qu’abhorrer veut dire “détester quelque chose”… Alors si vous abhorrer ce que vous arborer, on vous invite à aller faire quelques petites courses de fringues…

“Elle a consumé toutes ses barres chocolatées”

(Vous voulez dire consommé peut-être ?)

Consommer veut dire accomplir, terminer ou absorber quelque chose, tandis que consumer veut dire détruire quelque chose par le feu. Si on vous corrige vous pourrez tourner votre petite erreur en blague, “elle l’a mangé tellement vite que c’est comme si ça s’était consumé sous nos yeux !” Un peu tiré par les cheveux mais ça passe. 

Cette coutume va se perpétrer pour des générations.

(Le bon mot est : perpétuer)

Entre commettre un acte criminel – perpétrer – ou immortaliser et transmettre quelque-chose – perpétuer – il y a un assez gros prisme. Comme quoi deux petites lettres peuvent tout changer. Pas de moyen mnémotechniques là-dessus, on lit la phrase et on l’intègre, comme ça plus aucune chance d’avoir l’air ridicule en société… Oh et puis non finalement, parlez à votre manière ! Et si les gens ne sont pas contents, dites leur d’aller se faire foudre…

Si vous n’aviez pas repéré la faille dans une de ces phrases (ou dans toutes !), pas de panique : ce sont des petites erreurs que tout le monde fait – c’est le cas aussi pour l’orthographe ! En revanche, si vous ne faites jamais ce genre de fautes au quotidien, vous êtes un véritable champion de la grammaire et de l’orthographe… Alors félicitations ! (évitez quand-même de corriger les gens, ce n’est pas très poli).