Et parce que classique ne signifie pas poussiéreux, trois grands livres bien frenchies à lire ou relire cet été.
Le Comte de Monte Cristo :
On a bien cherché, depuis 1844 on n’a pas fait mieux. Si on devait décerner aujourd’hui le prix du meilleur roman d’intrigues, il raflerait tout. 1600 pages pour tisser la toile de la plus grande vengeance jamais orchestrée par la littérature, quinze heures de lecture qui vous feront oublier que Game of Thrones, c’est fini jusqu’au printemps.
Le héros s’appelle Edmond Dantès et vous ne risquez pas de l’oublier : vous grelotterez depuis la plage dans les geôles humides du château d’If, découvrirez un trésor, révélerez les bassesses de l’âme humaine, vous battrez en duel… il y en a pour tous les goûts.
Les lecturophobes, quant à eux, pourront toujours se rattraper avec le film (Depardieu en Monte-Cristo, c’est un peu comme Depardieu en Cyrano, c’est culte).
La chartreuse de Parme :
Si vous vous êtes arrêtés au Rouge et le Noir, vous avez tout raté. On vous donne l’occasion de vous rattraper ! Envie d’évasion ? À lire, donc, le chef d’œuvre du plus italien de tous les frenchies. La Chartreuse, l’élixir magique qui vous transportera des rives du lac de Côme au duché de Parme. Toute l’essence de l’Italie mise en bouteille, la fraîcheur de Clélia, la fougue de Fabrice, l’ocre des ruelles, donneront à vos vacances un goût de dolce vita à l’ancienne, qui vous fera vite regretter d’avoir booké cet hôtel à Plouguerneau sur mer.
Les Lettres portugaises :
Vous êtes chanceux, on vous dévoile un petit bijou de la littérature du XVIIe. Une religieuse portugaise tombe follement amoureuse d’un officier français qui la quitte, et à qui elle va adresser cinq lettres, qui sont les cinq étapes de la passion : l’amour, le doute, le désespoir, la colère, le regret… C’en est presque effrayant d’intensité, et trois siècles plus tard, elles n’ont pas pris une ride.
Un conseil, donc : mesdames, messieurs, la prochaine fois, avant d’envoyer un mail d’insultes à votre ex, relisez Les Lettres portugaises, et écrivez plutôt : « Sachez que je m’aperçois que vous êtes indigne de tous mes sentiments, et que je connais toutes vos méchantes qualités. » …
Mathilde de Cessole