Le ressentez-vous . . . ce vent d’ouest transcendant qui souffle depuis des mois sur la musique électronique ? Des sonorités venues d’ailleurs, entêtantes, des touches de hip-hop, de classique, de techno, un incroyable syncrétisme mélodique qui en a étonné plus d’un. Fakear, Superpoze et Thylacine sont en partie responsables de cette profusion musicale, mais qui sont-ils ? Petite mise à jour sur cette nouvelle facette 2.0 de la culture française.
Deux Caennais et un Angevin
Adulés par la presse musicale et un public toujours plus large, nos trois Frenchies ont rapidement été hissés au rang de “nouveaux princes de l’électro”. C’est pourtant bien loin des dancefloors que ces artistes d’une vingtaine d’années ont réussi l’impossible en un temps record : s’imposer sur cette indéfinissable scène musicale électronique française. Comment ? Pourquoi ? Un subtil mélange de passion, d’ouverture et de talent, tout simplement.
Fakear : Le porte drapeau
Commençons par le commencement ! Théo, celui de gauche, est le premier Caennais à avoir fait parler de lui. Des sonorités japonisantes/orientales, des samples de voix calés au millimètre près ; il y a deux ans les chansons de son bijou Morning in Japan nous emportaient loin, très loin ! Il se dirige depuis vers de nouveaux horizons et nous montre le retour aux sources d’un Fakear plus animal, à l’image de son dernier EP en date Sauvage. Un nouveau est annoncé très prochainement !
Une évasion musicale qui semble parler à un public de plus en plus large, comme le témoigne sa présence à de nombreux festival depuis quelques temps, un artiste actif à la fois sympathique et talentueux qui sait faire parler de lui ! Un présence permettant au passage de faire tomber bon nombre de barrières qui cloisonnent la musique électronique ; même les moins enclins à écouter ce style se laissent désormais convaincre, bravo Théo !
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Superpoze : Le touche-à-tout
De son prénom Gabriel, celui de droite est un très bon ami de Théo et le second Caennais de la bande. Bien qu’actif sur les scènes normandes avant son confrère, c’est ensemble qu’ils s’immiscent dans cette brèche électronique. Sa tendance un peu touche-à-tout le pousse à lier bon nombre de sonorités et variations avec une précision folle, ses influences rap et hip-hop faisant le reste et marquant bon nombre de ses premières productions. Mais ça c’était avant !
Le 6 avril dernier sortait son premier album The Opening, un virage musical radical au cour duquel il a mit ses 6 années d’expérience sur la table et s’est laissé guider par sa créativité. À l’arrivée : un piano omniprésent et terriblement efficace sur la moitié de l’album, des sonorités planantes et enivrantes qui créent vraiment la surprise ! Approchant même parfois la musique de film, on se plairait presque à croire qu’Hanz Zimmer l’a inspiré sur certains titres. Le mieux c’est qu’il nous promet des lives tout aussi déconcertants, on a hâte !
Une prouesse aussi osée que technique saluée par toute la presse spécialisée ; à écouter les yeux fermés.
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Thylacine : L’aventurier
Un pied au conservatoire et l’autre aux Beaux-Arts, une enfance rythmée par les cours de solfège et des projets qui s’enchaînent : William Rezé est l’Angevin au centre de la bande. Une arrivée plus tardive que ses confrères dans la musique électronique mais qui n’est pas passée inaperçue pour autant ! Il est un musicien/plasticien/chercheur pour qui la musique ne s’écoute pas seulement, elle se regarde, se vit, elle s’explore et se partage. Cette vision à la fois expérimentale et jusqu’au boutiste l’amènera à mener plusieurs projets mêlant visuels et musique aussi originaux qu’ambitieux. Après un partenariat avec le centre Pompidou, il part mi-mai direction la Russie pour composer dans le transsibérien. Une aventure en immersion totale dans laquelle il va puiser son inspiration le long des des 9288 km qui séparent Moscou de Vladivostok.
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Une quête d’inspiration qu’il garde sous le coude depuis deux ans et qui commençait à attirer l’attention des médias, il sera finalement suivi par une équipe de France Télé pour ne rien louper de l’aventure. À travers cette démarche, il souhaite avant tout donner les clés de la composition d’un morceau, un morceau complet, avec une histoire, un morceau de Thylacine quoi.
Ses divers projets l’ont également mené à performer en musique et en vidéo sur de nombreuses scènes françaises et internationales ; il revient d’ailleurs du géant festival américain SXSW où il était programmé, avant d’enchaîner 3 dates au Vietnam. Son 3ème EP Exil , initialement composé pour un orchestre à cordes, est plus introspectif, plus abouti que les deux précédents, un régal pour les oreilles. Il est aujourd’hui demandé pour performer en Colombie ou en Nouvelle-Zélande, sa musique semble vraiment parler toutes les langues ! Bravo William !
Entre deux avions, il a tout de même trouvé le temps de se poser avec nous le temps de discuter de son parcours, de son projet, un artiste à découvrir absolument !