Saviez-vous que notre beau pays compte plus de prix littéraires que de variétés de fromages ? Puisque les prix littéraires viennent d’être dévoilés, Le Bookinist, notre blog littéraire préféré, vous emmène faire un tour au cœur du système.
Avec le Tour de France et le Beaujolais nouveau, les grands prix littéraires d’automne constituent ce qu’on appelle une exception française, à savoir qui ne trouve pas d’équivalence ailleurs.
Pourquoi ? Parce que peu de pays accordent à leur littérature une telle importance : la France est une nation littéraire, qui va jusqu’à donner à ses rues des noms d’écrivains et orner de leurs effigies ses billets de banque (les Anciens se souviendront du billet de 50 francs de Saint-Exupéry !).
Les prix littéraires : tour d’horizon
On recense chez nous plus de 2 000 prix littéraires et on compte également environ 30 000 hommes de lettres, qui peuvent chacun espérer obtenir au moins un prix au cours de leur existence. Du Goncourt au Prix Jeunesse Farniente, où le lauréat gagne une paire de sneakers, la liste est parfois farfelue. On y relève notamment :
- Le prix littéraire de la Gendarmerie.
- Le prix Jean Nohain, consacrant les récits d’humour et de poésie, « récompensé d’une faïence de Nevers d’une valeur de 750 € environ »
- Le prix Paulée de Meursault, dont la dotation est nettement plus intéressante que la faïence de Nevers (100 bouteilles à gagner)
Souvent boudées par les Parisiens, les régions et les villes françaises se sont elles aussi mises à créer des prix par centaines, accentuant la french touch de ce phénomène. Grand Prix littéraire de Provence, Grand Prix des Écrivains normands, Prix Baie des Anges de la ville de Nice, Prix Bourgogne de la littérature …
Le prix littéraire est devenu un label !
Le prix littéraire est devenu un label, au même titre que ceux de la grande consommation, estampillés Label Rouge, qui signifie qualité française. Vous l’aurez remarqué, les bandeaux des prix sont rouges, eux aussi. Flagrant, non ?
Mais trève de plaisanterie, car vous ne savez toujours pas si le cru littéraire 2015 relève du millésime ou de la piquette. Le Bookinist vous aide un peu !
Faut-il lire le Goncourt 2015 ?
Soyons honnêtes, le livre intitulé Boussole de Mathias Énard nous est tombé des mains. Littéralement. Mais pour ceux qui voudraient quand même tenter l’aventure, voici un aiguillage :
Si vous êtes un essayiste, un orientaliste, un musicologue érudit, l’ouvrage devrait vous plaire.
Si vous avez les romans contemplatifs en horreur, fuyez.
Le pitch : Franz Ritter est un musicologue viennois doublé d’un universitaire orientaliste. Il est mourant, fume l’opium et s’égare au gré de ses souvenirs. Il aime l’Orient, il aime Sarah, pose une question vitale : qu’est ce que l’orientalisme ? Une vision magnifiée des Occidentaux ? Compliqué de résumer ce livre qui tient d’ailleurs plus de l’essai désordonné que du roman, et nous fait chanceler sous le poids de son érudition.
La boussole déraille, ça part dans tous les sens et le lecteur ne sait plus vraiment si le soleil se couche à l’est ou à l’ouest. Donc on préconise d’autres remèdes à votre soif de prix littéraires !
Le Renaudot pour le livre D’après une histoire de Delphine de Vigan
Saviez-vous que le Renaudot a été créé par des journalistes morts d’ennui dans une salle, en attendant les résultats du Prix Goncourt ? Donc si vous aussi vous êtes accablé d’ennui devant Boussole, lisez plutôt D’après une histoire de Delphine de Vigan.
L’histoire ? La narratrice, qui se prénomme Delphine, est en proie au syndrome de la page blanche depuis le succès phénoménal de son dernier livre. Elle va rencontrer L., le genre de meilleure amie toxique, personnage inquiétant qui va finir par prendre le contrôle de son quotidien. Fiction ou réalité ? Du lecteur ou de la narratrice, qui est le plus manipulé ? Pour en savoir plus, retrouvez la chronique complète du Bookinist juste ici.
Prix Fnac pour le livre le plus drôle de la rentrée !
Il s’agit de La septième fonction du langage de Laurent Binet.
Qui aurait cru qu’un roman avec un titre pareil pouvait être aussi hilarant ? Laurent Binet s’amuse avec l’histoire, et imagine l’assassinat de Roland Barthes, critique littéraire et sémiologue français : il ouvre l’enquête avec un commissaire bourru, inculte, xénophobe, qui répond au nom de Bayard.
La septième fonction du langage vous entraîne sur les traces de ses assassins, dans un périple burlesque où BHL tape du poing à tout venant en criant qu’il faut envahir le monde, où Serge Moati se gave de pépitos, où les espions bulgares se battent contre des ninjas …
Découvrez l’infographie sur la rentrée littéraire !
Merci au Bookinist pour cette chronique sur l’actu chaude de la rentrée littéraire !
Retrouvez l’interview de Mathilde, créatrice du Bookinist juste ici !
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