S’il y a bien une chose qui ne cesse de nous émerveiller – ou plutôt “quelqu’un” -, c’est bien Dame Nature. Et pas uniquement parce que notre Terre-Mère produit le raisin qui deviendra bon vin… mais aussi parce qu’elle a tout ce qu’il faut pour que l’on puisse prendre soin des moindres cm2 de notre peau !
Rencontre avec Alexandre Panel, Responsable Agriculture Durable, Qualité et Expertise Botanique chez Pierre Fabre – dont la marque Klorane -, qui nous parle des merveilles pharmaceutiques que les plantes renferment…
Alexandre, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour, je suis Alexandre Panel, ingénieur agronome de formation. Je travaille au sein des laboratoires Pierre Fabre, et notamment pour la marque Klorane, depuis 20 ans. Je suis responsable d’un pôle qui est en charge de l’agriculture durable au sein d’une exploitation BIO de 183 hectares éclatés dans le Tarn, mais également responsable de la qualité des filières d’approvisionnement en plantes et actifs végétaux. J’ai enfin une autre casquette, je dirige un conservatoire botanique à côté de Castres.
Quel est votre domaine d’expertise ?
Les plantes au sens large, sur les aspects botanique, production agricole et filières d’approvisionnement. Les plantes sont une source d’innovation, et nous sommes capables de contrôler toutes les étapes de la chaîne de fabrication de A à Z.
Pouvez-vous nous parler de la culture biologique ?
C’est avant tout l’idée d’un mode de production plus respectueux de l’environnement. Il y a des recommandations autour du respect de la biodiversité, du bien-être animal, des rotations de culture… Concrètement et de manière opérationnelle, c’est une exigence de traçabilité – de la semence jusqu’à la récolte en ce qui nous concerne -, l’interdiction d’utiliser des engrais chimiques, de tous types de pesticides chimiques, et enfin d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés).
La grosse différence que l’on a par rapport aux acteurs similaires sur le marché des fabricants de produits cosmétiques nutraceutiques ou pharmaceutiques, c’est que nous sommes capables de fabriquer également l’actif végétal – l’extrait de plante qui est garante de l’activité du produit -, et nous sommes également capables de remonter la chaîne puisque nous avons près de 200 hectares à disposition pour produire des plantes en BIO, en circuit-court et avec des engagements agro-écologiques.
Quels sont vos critères de recherche quand il s’agit de cosmétique ?
Notre réflexion se porte avant tout sur l’efficacité : par exemple quand Klorane recherche telles ou telles propriétés pour un nouveau produit, nous identifions les plantes correspondantes, développons le bon actif végétal et le transférons en production. Je vais intervenir à différents niveaux et ce, dès les étapes de recherche pour aider les équipes à sourcer des plantes d’intérêt et donc choisir une variété et des parties de plantes plus riches en actifs ; je peux aussi aller auditer la filière d’approvisionnement en plantes pour s’assurer du respect de nos exigences qualité, sociales et environnementales.
Pourquoi avoir choisi le bleuet bio de Klorane ?
On a choisi la variété qui correspondait le mieux à nos besoins, et fabriqué un actif exclusif. On part donc d’une semence bio que l’on va implanter sur nos terrains-propres, biologiques également et sans aucun traitement. Il n’y a pas d’intermédiaire, nous sommes nous-mêmes producteurs de ce bleuet : c’est une plante traditionnelle – qu’on appelle aussi le “casse-lunettes” -, très connue pour ses propriétés décongestionnantes des yeux.
Pour Klorane, il s’agit-là d’un produit historique qui a notamment été intégré dans une gamme de démaquillants pendant de nombreuses années. C’est donc la plante qui a été naturellement choisie dans les soins hydratants visage de Klorane qui a été lancée en 2020, dans une dimension scientifique et galénique.
C’est quoi l’extraction avec solvants verts ?
Alors : faire son thé, c’est une infusion, c’est-à-dire une extraction à l’eau chaude qu’on laisse ensuite refroidir ; idem pour le café, entre l’eau chaude et le café en poudre. Dans ces deux cas-là, le solvant c’est de l’eau. Le solvant, c’est l’ingrédient, le support qui va permettre d’extraire des molécules qui nous intéressent. Quand on parle d’un “solvant vert”, c’est qu’il n’y a pas d’origine pétrochimique, donc l’eau, l’éthanol – issu de betteraves sucrières – ou autres solvant biosourcés et le CO2. On en parle aussi quand il n y a pas de solvant du tout ! Chez Klorane, on est à 80% des actifs végétaux utilisés issus de solvants verts, et il y a un grand travail de naturalisation qui est effectué pour atteindre un 100% idéal.
Quels avantages au circuit-court ?
La notion de “circuit-court” n’implique pas des kilomètres comme on pourrait l’entendre, mais le nombre d’intermédiaires. Un circuit-court englobe au plus 1 seul intermédiaire. Sur nos productions pour Klorane, nous avons la chance d’être à la fois agriculteurs, fabricants de l’actif végétal, du produit fini et de sa distribution. Le seul intermédiaire, c’est le pharmacien qui va alors conseiller les consommateurs.
Les avantages sont la garantie d’une meilleure traçabilité – donc de qualité -, dès les étapes amont du produit, remontant jusqu’à la plante : nous sommes capables d’avoir l’ensemble des enregistrements des opérations de culture, du sol aux modalités de séchage, jusqu’à la consommation en eau.
Pourquoi favoriser une culture 100% française ?
Cela facilite le contrôle, les réglementations en vigueur, les audits, le respect des normes environnementales et sociales dans un pays que l’on connaît… Et bien sûr la réduction de l’impact sur l’environnement lié aux transports. Plus on est proches du site d’extraction, moins il y aura de déplacements, donc une empreinte carbone réduite au plus bas. Mais cela ne nous interdit pas d’aller sourcer au-delà des frontières si l’efficacité est au rendez-vous : nous serons alors plus vigilants aux conditions sociales et environnementales de production.
Un mot pour les Frenchies qui nous regardent ?
Bien sûr, à propos des soins hydratants visage au bleuet BIO de chez Klorane, qui concrétise vraiment tous les challenges à venir sur l’engagement, les aspects sociaux et environnementaux, le circuit-court, le local, la biodiversité… Bref, cette gamme coche toutes les cases et c’est un exemple que nous souhaitons développer sur tous nos autres produits !