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Par Camille Charpin - Le 18 février 2015

Furieusement planant et démentiellement entrainant, le son de Broken Back passe en boucle au bureau et on ne peut plus l’arrêter ! Nous avons rencontré Jérôme à l’origine de ce groupe dont il est le personnage principal. Il nous en dit plus sur sa musique, sa conception du bonheur et son inspiration, avec sincérité et beaucoup d’humilité.

Depuis combien de temps existe Broken Back ?

J’ai commencé il y à un an et demi en enregistrant « Skinny love » un cover de Bon Iver. C’était la première musique que j’enregistrais moi-même et avec mon matériel, c’était un test en quelque sorte ! Je l’ai mise en ligne et cela m’a tout de suite donné gout à tout ça ! À l’époque j’étais en troisième année à l’EDHEC et il me restait encore un an ensuite à terminer. En juin dernier j’ai fini mon cursus et j’ai décidé de me consacrer à Broken Back à temps plein !

As-tu pris des cours de musique en plus de tes cours ?

Oui j’ai une formation classique et jazz à l’origine. J’ai étudié le solfège et le tuba pendant 13 ans au conservatoire de St Malo. Et oui c’est peu commun ! J’ai ensuite fait une pause pendant ma prépa par manque de temps, mais j’en ai profité pour me mettre à la guitare et au chant.

Tu fais donc tout dans ta musique ?

En quelque sorte ! J’écris mes textes, compose et enregistre mes chansons. Ce qui est passionnant dans un projet musical c’est qu’il y a beaucoup de chantiers à traiter : le chantier production, qui comprend l’enregistrement, l’EP à sortir, l’album. . . et il y a le chantier « live » qui est très important et prenant : l’entrainement de guitare, le chant, répéter répéter et répéter, filer son live pour qu’il soit vraiment nickel et. . . commencer les dates !

Ton groupe est ta petite entreprise !

Un peu oui ! D’ailleurs j’adore l’entreprenariat et j’ai toujours été dans divers projets et mon souhait était de faire ça à fond. Je fais d’ailleurs aussi partie de l’aventure de la marque De Rigueur avec Adrien, et j’avais monté une auto entreprise quand j’étais en cours, une agence digitale.

Aujourd’hui tu as toujours le temps de travailler pour ton agence ?

Moins, mais ce qui est vraiment pratique avec ce statut c’est la souplesse. Je fais de la créa plus que du développement et du code car ce sont des taches qui demandent davantage d’implication. Il m’arrive de faire des créas pour des start-up et des marques et je suis actuellement en train de faire mon site internet qui va bientôt sortir !

De quoi parles-tu dans ta musique ?

Ma fraction de seconde de bonheur à moi, c’est quand je rentre à Saint-Malo, en Bretagne

L’EP “Dear Misfortune, Mother of Joy” (qui sort le23 mars prochain) est inspiré d’une citation d’Albert Cohen un poète et écrivain suisse sur laquelle j’étais tombée il y a un an et demi qui disait « le malheur est le père du bonheur de demain ». C’est une phrase qui m’a vraiment parlé au moment d’écrire mes chansons. L’idée est que dans toute expérience malheureuse qui peut arriver, ce qu’on ne sait pas c’est qu’il va y avoir une part de bonheur collatéral qui va nous arriver. Celle-ci va être plus ou moins importante si on embrasse cette conception ou pas. Il y a un an et demi, je me suis déplacé une vertèbre au début de mon projet, ce qui m’a contraint à rester chez moi pendant 6-8 mois sans pouvoir rien faire. Psychologiquement et physiquement ce n’était pas une période facile pour moi d’autant que je prenais du retard sur tout mon travail.

Quand je suis tombé sur cette citation je me suis dit que cette période est dure et vraiment pas agréable mais je ne savais pas que ça allait entrainer ce qu’il se passe aujourd’hui. Voilà d’où vient le nom Broken Back ! La genèse du projet est lié à ce conseil de ce cher Albert Cohen.

Après il y a plusieurs thèmes dans les quatre chansons de l’EP !

Je conçois la chanson “Happiest man on Earth” comme un tableau musical qui vise à dépeindre une fraction de seconde. Cette fraction de seconde que l’on peut vivre quand on touche du doigt le bonheur. J’ai voulu l’étirer et la retranscrire en musique. Ma fraction de seconde à moi, c’est quand je rentre à Saint-Malo, c’est un bonheur simple mais je le ressens presque à chaque fois quand je rentre vers ma ville d’origine et vers mes proches, je suis en paix avec moi-même !

“Mild blood” traduit ce qu’on peut ressentir dans le cadre d’une relation unilatérale : la sensation “aigre-douce” que l’on ressent quand on a des sentiments pour une personne mais qu’on préfère garder pour soi.

“Young Souls” parle du dilemme qu’on peut avoir à l’enfance, lorsqu’on a envie d’avoir des responsabilités et d’être considéré comme un adulte alors que finalement c’est au prix de l’insouciance. Le dilemme entre la soif de grandir et découvrir le monde et la perte de l’insouciance !

“Halycon Birds” est une chanson sur la seconde chance dans une relation amoureuse, que j’ai voulu traiter en tissant une métaphore avec un mythe grec : la légende d’Alcyon.

Peux-tu nous en dire plus sur le syle de musique de Broken Back ?

Je préfère quand c’est la chanson qui est à l’origine de tout et qu’elle est habillée d’un vêtement électro.

Je dirais qu’il s’agit d’un mélange d’électro-folk-deep. Folk de par les influences au niveau de la voix et de l’interprétation mais aussi dans la structure de la chanson, la composition et l’écriture.

Je dirais aussi électro dans tout ce qui est production. Une fois que j’ai ma chanson et mon texte (déjà je suis content !), je me pose en studio et je lui donne sa forme. Au moment de l’enregistrement je vais avoir une approche électro dans le choix des textures. Une grosse partie des percussions sera électro et une fois sur deux les basses seront celles d’un synthé. Et dans l’électro il y a aussi une influence de Deep, d’où ce petit mélange !

Je préfère quand c’est la chanson qui est à l’origine de tout et qu’elle est habillée d’un vêtement électro. J’aime moins quand c’est décousu.

Quelles sont tes influences ?

Quand j’étais petit j’écoutais beaucoup Buena Vista Social Club un groupe cubain génial, ainsi que Supertramp. Dans les voix je dirais que Cat Stevens est l’une de mes principales influences, ce chanteur a baigné toute mon enfance !

Es-tu seul aussi sur scène ?

Voilà le point ! Si je faisais les live tout seul je trouve que ce serait un peu pauvre sur scène à moins de prendre le parti de faire un live folk guitare-voix. Mais pour avoir un live qui tienne bien la route, plus humain et qui plus complet je suis accompagné d’un percussioniste sur scène. Ensuite j’ai un tourneur qui s’occupe de la partie organisation pour les live !

Si tu étais un lieu en France ?

La Bretagne évidemment ! C’est vraiment l’endroit où je me sens le plus heureux. Mon studio est là-bas, c’est là-bas que j’enregistre mes musiques et où j’ai passé toute mon enfance.

Si tu étais un fromage ?

Le Brin d’amour ! Un chèvre incroyable avec une texture mousseuse, sans hésitation !

Merci Jérôme !

Retrouvez Broken Back sur sa page Facebook ! Et si vous voulez pré-commander l’EP c’est par ici !

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