Skip to content Skip to footer
Par Les Petits Frenchies - Le 13 mai 2014

Nous avons interviewé Aude et Stéphanie du duo Youtube “Sans gêne”.

Aude et Stéphanie, pouvez-vous vous présenter ? 

On s’est rencontrées à l’École Estienne toutes les deux. On était dans la même classe et on a eu à élaborer notre projet de diplôme en design et communication ensemble. Ça se passait bien et on a donc décidé de partir bosser en team dans la pub au Québec. D’ailleurs, on a proposé nos candidatures en faisant une petite vidéo devant notre webcam, on s’est bien marré et ça a marché ! Sans le savoir, c’était les prémices de Sans Gêne.

Comment vous est venue l’idée de faire des vidéos sur les situations gênantes de la vie de tous les jours ?

Steph : De mon coté, je ne sais plus exactement pourquoi la gêne, à part que c’est quelque chose qui nous ressemble pas mal à toutes les deux, moi je suis du genre gênée de nature et Aude c’est un peu l’impératrice de la boulette… Et puis on voulait bosser sur un concept simple, qui puisse toucher tout le monde. Je pense qu’avec la gêne, on ne s’est pas trompées. C’est un sujet universel et inépuisable. Et puis lorsqu’on bossait ensemble, on passait nos journées dans notre agence à imaginer des multitudes de scénarios, toujours drôles et absurdes, et on a eu envie d’en faire quelque chose, de produire des vidéos rien qu’à nous, pour nous et nos copains.

Aude : Moi je m’en souviens d’où est née l’idée de Sans Gêne ! À la base, j’étais en train de développer une création immonde pour un client de notre agence et on a eu envie de faire une vidéo sur : « Comment dire à ton teammate (coéquipier en pub) sans le vexer qu’il est absolument incompétent ? » On avait imaginé un tas de solutions pour faire passer la pilule et puis on s’est dit que le concept était porteur et qu’on était pas trop mauvaises en donneuses de conseils. (Steph s’est peut-être aussi dit que je devrais arrêter le graphisme.)

Êtes-vous “seules” dans ce projet ? 

Plus vraiment maintenant, mais oui, Sans Gêne, c’est notre bébé (moche) à toutes les deux et on en est assez fières. Au début on faisait tout toutes seules, on écrivait le scénario, on répétait, on mettait la caméra en route et on courrait devant l’objectif pour jouer (ce qui nous a valu des plans flous dans quelques épisodes.) Et puis très vite, on a eu de l’aide d’une boite de prod au Québec : One, grâce à qui on a pu tourner avec l’aide d’un réal et d’un ingé son. Et puis de retour en France, on s’est constituées une petite équipe, on bosse avec un réal qui nous assiste en tournage, deux ingés son, un chef op’ et une régisseuse. On continue d’écrire et de monter toutes les deux et Aude s’occupe du graphisme. Mais on aime bien notre nouvelle équipe, on rigole bien sur les tournages et tout le monde est gentil.

Est-ce dur de faire rire quand on est une femme sur Youtube ? Si oui quelles sont les difficultés ?

Oui, assez. Les stéréotypes ont la vie dure et beaucoup de gens pensent encore que les femmes sont moins drôles que les hommes (d’ailleurs, même s’il n’y a aucun mauvais sous-entendu, le fait de poser cette question en est le parfait exemple). Déjà, au début on a eu des commentaires jugeant qu’on était très probablement lesbiennes. On avait les cheveux courts et on faisait des blagues… apparemment ça suffisait à certains pour en tirer des conclusions. On a l’impression qu’en tant que fille, si on veut faire des vidéos, il faut forcément mettre en avant sa féminité, parler des problèmes de fille, de la vie de filles, comme si on était une minorité, comme si on ne se définissait qu’en rapport avec notre sexe ! Et ça, ça nous emmerde. C’est pour ça qu’on a imaginé un concept qui parle à tous, les situations que l’on met en scène peuvent la plupart du temps être vécues aussi bien par des mecs que des nanas. On veut faire rire sans que personne ne se pose la question du genre. D’ailleurs quand on écrit nos scripts, on écrit souvent « il » au lieu de « elle » c’est assez marrant.

Quelles sont vos inspirations ?

Steph : Ha ha ! La vie de Aude ! Non… sincèrement en ce qui concerne les situations on s’inspire vraiment ne notre quotidien.

Aude : Oui… Je dois avouer que ma vie est une source intarissable de moments atrocement gênants, je dois être un catalyseur de malaise ou quelque chose comme ça. Sinon, en terme d’humour on a un panel assez large de petits chouchous : on est très fans de tout ce qui se passe sur Golden Moustache, du Palmashow, de séries comme Parks and Recreation, Kaamelott, de Florence Foresti, Connasse, mais aussi des bds de Riad Sattouf (Pascal Brutal <3), Gad (Ultimex), le blog de Cadavres Exquises, j’en passe et j’en oublie…

Avez-vous une start-up/ créateur français que vous appréciez en ce moment ?

Il y a une créatrice de bijoux, Helmut, qu’on adore, je crois qu’on a tous ses modèles.
On aime aussi beaucoup le collectif Bobby Watson, et ses créations absurdes.

Des perspectives pour la suite ? 

On continue nos épisodes, on a aussi des petites idées d’épisodes spéciaux de Sans Gêne « alternatifs », d’un autre format. Et puis dans l’idéal, on aimerait avoir plus de temps et de moyens pour pouvoir réaliser d’autres concepts et d’autres web-séries, on a déjà quelques idées qui nous trottent dans la tête. Mais pour cela, il nous faudra peut-être une vraie boite de prod.

 Quelle est la situation la plus gênante qui vous soit arrivée ? 

Steph : Il y en a tellement… La plus récente, c’est je crois lorsque j’ai passé 10 minutes à décrire le type de lunettes que je trouve affreuses en usant des pires adjectifs possibles et imaginables jusqu’à ce que je me rende compte que mon collègue assis à coté de moi portait les mêmes. L’horreur.

Aude : Quand je suis gênée, mon cerveau n’a plus aucune emprise sur ce qui sort de ma bouche. Une fois, j’ai passé un casting pour une pub et je me suis entendue dire à l’agent : « de toutes façons, on sait bien vous et moi que ce n’est pas le spot de l’année. » Non, il n’avait pas l’air de savoir.
Une autre fois, en voulant serrer la main à un employeur, j’ai mal visé et je lui ai mis la main dans l’entre-jambes.

Un dernier petit mot pour Les Petits Frenchies ? 

Stéphanie : Poney.
Aude : Maroilles.

Merci Aude et Stéphanie et longue vie à “Sans gêne” !

RETROUVEZ LES SITUATIONS GENANTES DE “SANS GÊNE” !

© crédit photo : Justine Tellier