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Par Philippine Sander - Le 13 novembre 2015

À l’occasion de la sortie de leur troisième album, nous avons rencontré Lilly Wood and The Prick, le duo Frenchy qui a le vent en poupe ! 

On peut dire que c’est un joli accident, on n’était pas prédestiné à ça.
Nili

Pouvez-vous vous présenter ? D’où venez-vous ?

Benjamin : Je m’appelle Benjamin, j’ai 29 ans, j’ai un groupe de musique avec Nili, Lilly Wood and The Prick et je viens de Paris.

Nili : Nili, j’ai 29 ans, j’ai un groupe avec Benjamin qui s’appelle Lilly Wood and The Prick. Je suis née à Tel Aviv et j’ai grandi entre la France, l’Angleterre et la Californie.

Il y a des choses qui te manquaient quand tu habitais à l’étranger ?

Nili : J’ai le mal du pays très vite, j’ai souvent un coup de déprime quand je suis loin. Et j’aime bien être à Paris, et le côté habitude, l’environnement qui rassure. Je ne sais pas si la France c’est vraiment mieux qu’ailleurs, mais à Paris je me sens bien !

On a eu beaucoup de chance, les choses se sont passées toutes seules. Nili
Nili

D’où vient votre goût pour la musique ?

Benjamin : C’est un peu un accident, et puis c’est une envie que beaucoup de jeunes ont, de jouer dans des bars.

Nili :  Avoir un groupe de musique, c’est quand même assez commun finalement. On peut dire que c’est un joli accident, on n’était pas prédestiné à ça. Le fait que ça marche est assez incroyable. On a eu beaucoup de chance, les choses se sont passées toutes seules. C’est vraiment cool.

Si une musique touche quelqu’un, ça veut dire qu’on a quelque chose !
Benjamin

Benjamin : Il suffit de quelqu’un qui vous fait écouter un groupe, de regarder un peu ce qui se passe et ça donne envie ! En tout cas on n’avait pas de plans de carrière !

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Vous chantiez et jouiez de la musique depuis longtemps ? Il y a eu un déclic en particulier ?

Nili : Non je ne chantais pas avant de rencontrer Benjamin. . .

Benjamin : Moi je jouais chez moi.

Nili : Le déclic a été notre rencontre, et quand on a commencé à faire de la musique ensemble. On aimait vraiment ça, et au fur et à mesure, on trouvait ça pas mal.

Benjamin : Je pense au moment où on a écrit la chanson Down The Drain à Houlgate. Elle est bien, elle nous plaisait et on a senti que quand on la jouait, elle plaisait aux gens. Du coup, si ça peut toucher quelqu’un, ça veut dire qu’il y a quelque chose !

Nili : C’est vrai que nos potes ont trouvé ça cool et Jean-Charles de Castelbajac avait posté la chanson sur son Myspace alors qu’on sortait de nulle part !

Benjamin : Et en plus c’était une démo..!

Et il n’y a pas de secret, il faut jouer, jouer, jouer tout le temps. Nili

Vous vous êtes mis à 100% au bout de combien de temps ?

Nili : On a réussi à en vivre assez tôt. On vivait mal, mais on ne vivait que de ça rapidement ! On ne vivait pas d’ailleurs. (rires)

Benjamin : On est vite parti en tournée, avec beaucoup de dates en France et à l’étranger. On a fait les premières parties de Revolver, The Heavy. . .

On ne voulait vraiment pas être dans le confort ni dans un univers où l’on pouvait être perturbé dans notre création.
Benjamin

Comment s’est passé le début sur scène ?

Nili : On a mis assez longtemps, on n’était pas très bons au début. On n’avait jamais fait ça, donc c’est normal et ça s’apprend, c’est un métier la scène. Mais on a fini par être un groupe de scène malgré nous. Et il n’y a pas de secret, il faut jouer, jouer, jouer tout le temps. Il ne faut pas jouer une fois par mois, mais il faut jouer tout le temps, devant des salles vides, dans des bars, devant des potes. . . “Practice makes perfect“.

Vous venez donc de sortir un nouvel album, enregistré au Mali !

Benjamin : En effet, il a été enregistré à Bamako, les autres albums ont été enregistrés à Paris. C’était presque un coup de tête, un peu comme tout le temps avec nous ! On ne voulait vraiment pas être dans le confort ni dans un univers où l’on pouvait être perturbé dans notre création. On voulait vraiment pousser nos limites face à nous-mêmes. On voulait vivre une experience, une réelle aventure pour faire cet album. C’est ce qu’on a réussi à faire, car on s’est retrouvés loin de chez nous, isolés. On s’est confrontés à un pays, une ville, des gens, une musique que l’on connaissait pas. Et nous finalement, on ne se connaissait pas tant que ça. Sur une quarantaine de jours passés la-bas, on est revenu avec une dizaine de chansons.

Donc tout a été écrit sur place ?

Nili : Presque oui. On avait une ou deux ébauches, mais c’est tout.

On a essayé de mettre des touches de musique africaines mais on ne voulait pas être dans un sorte de cliché. Nili

Il y a des expériences qui vous ont marquées ?

Nili : C’était marrant, c’était en plein dans la saison des pluies. Il y avait des coupures d’électricité, donc parfois on perdait ce qu’on venait d’enregistrer. On enregistrait des percussionnistes et on était en plein ramadan du coup entre les prises ils allaient faire la prière. Ensuite, il y avait des embrouilles entre les gens du studio, ils nous ont fermé les portes avec notre materiel à l’intérieur qui a donc été confisqué. Heureusement, on a bossé chez Salif Keïta. Une vraie aventure !

C’était dur, c’était pas agréable, ça s’est fait plus dans la souffrance que dans le plaisir. Les conditions étaient difficiles parce que, on ne se rend parfois pas compte, mais on évolue en Occident et c’est dur de voir à quel point les gens vivent sans confort.

Qu’est-ce qu’il y a du Mali dans la musique ?

Nili : Les percussions, le rythme, les choeurs. Dans Mbe Hera La, tous les refrains sont en bambara chantés par les choristes. On a essayé de mettre des touches de musique africaines mais on ne voulait pas être dans un sorte de cliché de “Oui on est parti en Afrique, on a mis un boubou et on a fait de la musique africaine”. C’était pas du tout ça et c’est pas un album de world musique ! Mais c’est sur qu’il est plus coloré, on l’entend parfois, l’Afrique, c’est subtil.

Vous écrivez les chansons tous les deux ?

Benjamin : Exactement !

Le remix qui nous a propulsé, Prayer in C de Robin Schultz, c’est un morceau du premier album que personne n’avait remarqué. Nili

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Dans le nouvel album, elles parlent beaucoup de l’enfance, le fait d’être seul, de se poser des questions. . .

Nili : Ce sont des sujets qui sont vraiment les nôtres. Nos textes tournent souvent autour de l’introspection, vraiment, de l’auto-persuasion.

Que pensez-vous de notre génération, du fait de grandir ?

Nili : Je ne sais pas si on le vit pareil avec Benjamin, mais ça me fait vachement peur de vieillir.

Benjamin : Moi, je suis très content d’avoir 30 ans, de montrer qu’on est homme, d’avoir vécu des histoires amoureuses, des expériences plus ou moins agréables qui te font prendre conscience de certaines choses. . .

Il y a plusieurs titres en français, c’est la première fois que vous écriviez en français ?

Nili :  Oui, c’est un exercice de style, c’est rigolo. C’est limite surréaliste, on a traduit littéralement de l’anglais au français, donc il y a plein de chansons qui ne veulent pas dire grand chose.

Quel est selon vous LA chanson de votre album qui va se différencier des autres ?

Nili : On a appris par expérience que ça ne se contrôle pas, on ne pas pas prévoir, c’est un peu comme la météo. Le remix qui nous a propulsé, Prayer in C de Robin Schultz, c’est un morceau du premier album que personne n’avait remarqué.

Que vouliez-vous faire quand vous étiez un tout petit Frenchy ?

Nili : Je voulais être chanteuse et actrice. Je me suis bien débrouillée !

Benjamin : En primaire, la maitresse nous avait demandé ce qu’on voulait faire. Et la majorité des gens avait répondu -dont moi – “conducteur de TGV”. On trouvait ça cool, c’était une question de génération.

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Merci à vous deux ! 

Pour écouter et avoir le dernier album de Lilly Wood and The Prick (Wagram Music) c’est par ici ! Sinon, vous pouvez retrouver Nili et Benjamin sur Facebook et leur site internet !

 

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