Skip to content Skip to footer
Par Philippine Sander - Le 16 mars 2016

Emmanuelle Duez ne cesse de faire naître des projets porteurs de sens pour notre société. Cette jeune entrepreneur, déterminée et généreuse, nous avait touché lors d’une conférence fin 2015 : nous nous étions pleinement reconnus dans son discours sur la génération Y et Z.

Il faut remettre un peu de bienveillance générationnelle en France.

Nous avons voulu la rencontrer pour discuter de ses engagements et valeurs, de sa vision de l’entreprise et de la France, de ce que signifie “être entrepreneur” aujourd’hui. Son entreprise, The Boson Project, vient tout juste de sortir une enquête engagée sur la place du rêve dans l’entreprise, la Boîte à Rêves.

(Ndlr : jeune, sénior, entrepreneur ou salarié, qui aime lire ou non : l’interview est longue mais vous donnera la niaque et un peu d’optimisme on l’espère !).

Pourrais-tu te présenter ?

Je m’appelle Emmanuelle Duez, j’ai 29 ans et je suis entrepreneur. J’ai fait une fac de droit, Science Po Paris, l’ESSEC et la Bocconi.

A partir de quand tu t’es sentie entrepreneur ?

Mon premier projet a été la création de WoMen’Up il y a cinq ans. C’est une association qui promeut la mixité en entreprise. On travaille sur une façon différente de bosser dans les entreprises en mobilisant les jeunes notamment, et en essayant d’ouvrir les chakras des cadres dirigeants sur le fait que la mixité est un sujet d’intérêt général.

Si tu montes une boite en France, si tu y crois, si tu portes des valeurs, il y a un moment où tu peux faire avancer la société et pas ta société.

Mais je me suis rendue compte que j’étais entrepreneur au sens personnalité profil type du terme, le jour où, après un bac +8, 3 ans de stage et d’apprentissage en cumulé j’ai compris ce qui me faisait vraiment kiffer. Ce qui donnait du sens et du relief à mon existence, ce n’était pas le “quoi” mais le “comment”.

Que signifie le « quoi », que signifie le « comment » ?

Le “quoi” c’est “je veux faire du luxe car ce sont des beaux produits”, ‘je veux bosser à l’international” “je veux bosser dans une équipe géniale”. A l’époque je cherchais ce “quoi”.

Ce qui comptait pour moi c’était la démarche entrepreneuriale.

Mais finalement j’ai compris que je préférais le “comment” : c’est-à-dire la démarche de faire accoucher des projets porteurs de sens, car c’est quelque chose qui m’anime profondément. Le fait de fédérer une équipe autour de moi qui y croit à fond et qui se donne sans limite pour faire en sorte que ça marche, parce qu’on partage des convictions communes.

Y’-a-t-il une expérience en particulier qui t’a donné le déclic ?

J’étais en stage, je bossais en cabinet ministériel et je suis allée voir le directeur de cabinet pour lui dire que je ne me sentais pas à l’aise avec les gens qui m’entouraient, j’avais l’impression d’être un peu différente. Est-ce que je dois acquérir ces codes pour travailler chez vous ?  je lui ai demandé.

C’était une vraie question que je me posais. Je me disais qu’il fallait enfiler des costumes pour pouvoir faire de la politique.

Il m’a dit non : il faut que tu restes tel que tu es, ton principal avantage compétitif c’est ta personnalité. Donc tu ne dois pas faire de concessions sur ce point et tu dois réfléchir à ce qu’est ton moteur. Ta vision, c’est d’avoir de l’impact, ton moteur, ça va être la folle d’énergie que tu vas mettre dedans.

On essaye d’ouvrir les chakras des cadres dirigeants.

C’est ce jour là que j’ai compris que ce qui comptait pour moi c’était la démarche entrepreneuriale, c’est pas le fait d’être un entrepreneur. Je pense être un entrepreneur dans le sens où j’ai besoin d’agréger autour de moi une équipe de gens qui croit en une vision qu’on partage, ensemble. Qu’importe le “quoi” !

Raconte-nous comment et pourquoi tu as monté The Boson Project ?

The Boson Project est une entreprise très militante, ça aurait pu être un parti politique comme une association : on vend des idées.

On sort du sujet de mixité que promeut WoMen’Up et on essaye de transformer l’entreprise au global en mobilisant des collaborateurs en travaillant sur les thématiques de l’engagement, du rêve, et en réinjectant dans des boites des mots qu’on n’a plus le droit de dire : des je t’aime, des bravo, merci, je suis désolé. On revient aux fondamentaux.

J’ai toujours mené des projets qui avaient du sens pour moi car ils étaient susceptibles d’avoir de l’impact sur la société.

On utilise le capital humain comme levier de transformation. On vend la confiance que doivent absolument accorder les cadres dirigeants aux hommes et femmes de l’entreprise pour que ces derniers deviennent les architectes de la transformation et de l’évolution de l’entreprise, de manière pérenne et durable. On prouve que l’humain doit être au centre du nouveau modèle entrepreneurial, de moins en moins pyramidal.

Selon toi, on est en train de vivre une période charnière ?

Oui, The Boson Project est persuadé qu’aujourd’hui on vit une période de transformation assez majeure de la société –des sociétés– et que l’entreprise en tant que telle n’est pas un objectif en soi, ça n’est que le véhicule pour essayer d’impacter la société.

On s’inscrit dans les courants de pensée post-moderne tels que Michel Serres, Pascal Picq et de tous des paléoanthropologues, sociologues, philosophes qui expliquent qu’on est dans un momentum très important. Et dans ces périodes de transformation de la société, il y a l’entreprise qui est percutée de plein fouet. The Boson Project porte la conviction cheville au corps qu’il n’y aura de transformation pérenne et durable sans mobilisation du capital humain dans l’entreprise.

Tu as aussi découvert la Marine : raconte-nous l’impact du monde marin dans ta vie quotidienne.

Ma troisième casquette est en effet une casquette militaire qui me tient particulièrement à coeur car elle prend de plus en plus de place. Je travaille beaucoup avec la Marine nationale. Les Français ont une image très stéréotypée de l’armée, on n’y connaît rien. C’est pourtant hyper intéressant car c’est un univers où l’engagement est très présent et qui mute vraiment par l’engagement des hommes et femmes.

On a tellement enjolivé l’acte entrepreneurial qu’on ne dit plus la vérité, mais la vérité c’est que c’est hyper dur.

Il y a dans la Marine beaucoup de choses qu’on peut aller chercher et qu’on peut apporter à l’entreprise. Mon job précis est de créer des ponts entre le monde de la mer et des marins et le nouveau monde de la génération Y.

La Marine est l’étape d’après du Boson Project. Car une fois qu’on aura réussi à transformer les entreprises, il va falloir les ouvrir sur le monde qui les entoure. Et ce n’est pas que le monde du Cac40 et des Startup, c’est beaucoup plus large et divers que ça. Et la solution aux enjeux de transformation massifs auxquels ont fait face aujourd’hui réside peut-être dans le croisement de regards de gens qui n’ont rien en commun et pourtant tout en commun.

Ton principal avantage compétitif c’est ta personnalité.

Comment as-tu découvert cet univers ?

J’ai été recrutée par un amiral, qui m’a jeté dans l’eau. Il m’a mise sur un BPC (un bâtiment de projection de commandement).

C’est l’expérience la plus incroyable intellectuellement que j’ai jamais vécu de ma vie. Je me suis prise une énorme claque en tant qu’entrepreneur, énormissime.

Qu’est-ce que cette expérience t’a apportée ?

Les entrepreneurs quels qu’ils soient, grands, petits, millionnaires ou en dèche, ont l’habitude de croire qu’ils sont des super héros et ils en sont un peu d’une certaine manière ! Sauf que là, des super héros, des vrais, j’en avais en face de moi.

Ceux qui ont moins de 20 ans à l’heure actuelle s’imaginent leur propre patron.

Je me suis rendue compte à quel point il était facile de s’engager alors qu’on n’avait rien à perdre. C’est très important : je me suis rendue compte de ce que ça voulait dire véritablement que de s’engager, les sacrifices qu’il y avait derrière, du fait qu’on pouvait se dire aussi engagé qu’on voulait mais à partir du moment où on ne donne rien de soi et qu’on ne prend pas le risque de perdre quelque chose, en réalité on n’est pas engagé.

On revient à l’idée très militante du Boson Project…

Oui, mon expérience dans la Marine a donné à The Boson Project une coloration très engagée, de plus en plus politique, au sens de l’engagement que j’ai perçu dans la marine.

Pour moi l’entreprise, c’est la prise de risque.

L’idée d’engagement te collait déjà à la peau en montant The Boson Project et WoMen’Up…

Oui, car j’ai toujours mené des projets qui faisaient sens pour moi car ils étaient susceptibles d’avoir de l’impact sur la société. C’est mon leitmotiv. Simplement, ça m’a conforté dans l’idée que c’était vraiment l’orientation que je souhaitais donner à la boite. Une fois de plus, cette entreprise n’est qu’un véhicule au service d’une fin qui dépasse le projet entrepreneurial en tant que tel.

Que penses-tu du côté « à la mode » de monter sa boite, des start-up qui fourmillent en ce moment ?

Cet effet de mode a des effets positifs et négatifs.

L’effet super positif, c’est que dans un contexte de précarité professionnelle énorme ça incite les jeunes à se dire “je ne vais pas attendre un job je vais être pro-actif dans cette construction”. On a fait une enquête avec la BNP qui s’appelle La grande invaZion sur la génération Z. Ce qu’on a mis en lumière : ceux qui ont moins de 20 ans à l’heure actuelle s’imaginent leur propre patron. C’est ultra positif car en réalité, ils n’auront pas vraiment le choix donc autant que ça devienne un choix !

Je me suis rendue compte à quel point il était facile de s’engager alors qu’on n’avait rien à perdre.

Quel est selon toi l’effet négatif ?

L’effet très négatif c’est qu’il n’y a pas plus d’entrepreneurs aujourd’hui qu’auparavant. Dans le sens viscéralement entrepreneur. Le danger de ça, c’est de nous faire croire qu’on est tous des entrepreneurs. C’est très dangereux car on ne l’est pas tous !

La catégorie de la population qui surkiffe le fait de ne pas se payer pendant 3 ans, de ne pas dormir la nuit car tu dois payer les salaires de tes gars, de jouer sa vie tous les jours…Pour moi l’entreprise, c’est la prise de risque. Et ceux qui trouvent même du plaisir dans le fait de remettre sur la table de poker tous les jours ta vie pro en embarquant en plus la vie d’autres qui comptent sur toi, (tu imagines la responsabilité de dingo ?), ça reste une infime minorité de la population.

Oui, mais il y a beaucoup d’autres aspects qui font rêver.

Oui, mais il y a en qui vont souffrir de l’aventure entrepreneuriale. On a tellement enjolivé l’acte entrepreneurial qu’on ne dit plus la vérité, mais la vérité c’est que c’est hyper dur. Pour que ce soit acceptable il faut que ce soit un sacerdoce, une raison de vie, une vocation.

On est dans un pays où la culture de l’échec et de l’entrepreneuriat n’existe pas.

Se lever le matin, pas savoir comment tu vas bouffer, pas savoir où tu vas aller bosser, aller de café en café, aller pitcher devant un groupe qui t’écoute mais qui dit « en fait non ». C’est une telle montée d’adrénaline que ça peut être une source de souffrance énorme.

Dans l’effet de mode, tu caches aussi tout ce qui fait les choses difficiles et les choses pour lesquelles tout le monde n’est pas fait. Tout le monde n’est pas comme Xavier Niel.

Il n’y a aucun jugement de valeur derrière ça, moi par exemple, je suis incapable de bosser dans une entreprise.

On prouve que l’humain doit être au centre du nouveau modèle entrepreneurial.

Pourquoi ?

Car je ne suis pas faite pour ça, je prends trop de place, je fais trop de bruit, j’embête tout le monde.

Tu as un vrai besoin d’avoir quelque chose à toi ?

Oui, l’entrepreneur a surtout une personnalité de bâtisseur, une personnalité un peu égotique. On ne le dit pas non plus que les entrepreneurs ont un certain égo. Ce sont des gens qui ont suffisamment confiance en eux-mêmes pour se dire “je vais créer ma propre aventure” et qui en réalité sont un peu asociaux dans le sens où ils ne peuvent pas aller dans d’autres environnements. Je n’arrive pas à rentrer dans l’aventure des autres. Le point commun des entrepreneurs : ils ont une capacité à s’affranchir des normes et de ce qu’il faut faire, de la vision que porte la société. “il faudrait faire ça”..

Tout le monde n’a pas cette capacité à s’affranchir, à dire fuck.

J’ai besoin d’agréger autour de moi une équipe de gens qui croit en une vision qu’on partage ensemble.

D’autant plus que l’échec fait mal !

On est dans un pays où la culture de l’échec et de l’entrepreneuriat n’existent pas. Le marché du travail n’attend pas les entrepreneurs. 

L’entrepreneur est un bulldozer, un peu comme Obelix.

Pourtant on voit de plus en plus de conférences venues des US sur l’échec par exemple.

Ca bouge mais ça reste vraiment cantonné au milieu entrepreneurial pur. On n’en parle pas dans les grosses boites, peu dans la vie quotidienne. Or, le prix à payer peut être très cher.

L’entreprise en tant que telle n’est pas un objectif en soi, ça n’est que le véhicule pour essayer d’impacter la société.

Et comme tu le soulignais, tu embarques aussi une équipe. L’entrepreneur comme tu le perçois, a-t-il vraiment le temps de se consacrer au management de ses troupes ?

Les bons entrepreneurs sont souvent de très mauvais managers. On bosse avec des start-up et mama mia on voit des horreurs. L’entrepreneur, c’est celui qui va avoir une super idée, c’est celui qui va embarquer les gens dans sa vision, qui va mettre toute son énergie 18 heures par jour pour faire en sorte que ça avance et qui va considérer qu’il n’y a pas de frein qui soit définitif. C’est un bulldozer, un peu comme Obelix.

Le problème, c’est que tu es tellement concentré dans cette histoire là que tu ne peux pas faire deux choses à la fois : être porteur d’un projet et développer tes compétences de manager. Ça nécessite une certaine maturité que notamment des jeunes entrepreneurs n’ont pas. Ils s’en rendent compte assez tard, vers 35/40 ans quand ils ont monté une belle aventure et que leurs salariés clés envisagent le fait de partir.

Un entrepreneur doit nécessairement avoir cette capacité à se remettre en cause.

Justement, comment garder ses équipes motivées ?

La clé, c’est de faire prendre conscience dès le début à ton premier collaborateur ou stagiaire que si tu ne peux pas compter sur lui, demain ton entreprise sera bâtie sur des fondations qui ne seront pas solides du tout. Si tu n’as pas de mec qui y croit, tu vas te faire dépasser.

Il y a une prise de conscience : le premier post clé à embaucher dans une start-up c’est un RH, pour créer un binôme de choc avec le chef d’entreprise. Il faut miser sur cette capacité que doit nécessairement avoir un entrepreneur à se remettre en cause.

As-tu un conseil concret à donner aux entrepreneurs qui nous lisent ?

Il faut faire des rapports d’étonnement. Tu as des collaborateurs qui te rejoignent, au bout de deux mois dans l’entreprise, l’entrepreneur doit prendre une heure en face à face avec son nouveau salarié et lui demander : qu’est-ce qui t’a choqué, qu’est-ce qui t’a pas choqué ? Sur la boite, son fonctionnement, sur moi ? C’est le nouvel employé qui lui donne son rapport d’étonnement. C’est ça qui fait grandir les hommes.

Aurons-nous l’audace de notre futur ?

J’imagine que la remise en question ne doit pas être évidente..

C’est pour ça qu’elle n’a pas lieu tous les jours, tu as le temps de te concentrer sur ton business. Mais c’est une mine d’or sur la façon dont tu es organisé, sur le modèle de management, sur les raisons pour lesquelles on vient chez toi, sur les deals, sur les valeurs, sur ta posture de leader.

En tant que leader, c’est important de l’entendre.

Le rapport d’étonnement, c’est une mine d’or.

Que penses-tu de la France à l’heure actuelle, et des Français ?

C’est compliqué. Car d’un point de vue international la France s’enfonce parce qu’elle a besoin de reformes structurelles que personne n’a l’audace de prendre. Les Français ont les élites politiques qu’ils choisissent : quand tu fais alternance droite / gauche en permanence tu casses l’intégralité des réformes de fond.

Comment vois-tu l’avenir ?

J’ai deux visions.

Scénario A : les entrepreneurs, qui sont en train de construire le monde de demain et qui sont légitimes dans les yeux de la jeunesse qui ne vote plus, ont à mon sens une responsabilité sociétale d’engagement sur le territoire politique. Si tu montes une boite en France, si tu y crois, si tu portes des valeurs, il y a un moment où tu peux faire avancer la société et pas ta société.

Si les entreprises comprennent ça, les plus beaux jours sont à venir.

Si non, ça va être comme un naufrage d’une France qui n’aura pas su se réformer, d’un peuple français qui n’aurait pas eu l’audace d’avoir des élites un peu différentes, qui se sera replié sur la facilité intellectuelle, sur la peur de l’étranger, de l’autre en se disant, « finalement c’est pas de notre faute, on est des victimes.» C’est le scénario B. Les entrepreneurs ne seront pas seuls responsables bien sûr, mais porteront la responsabilité de ne pas s’être engagés à ce moment là parce qu’on a besoin d’eux et ils sont légitimes.

Le Canada était dans une situation aussi catastrophique et ils ont eu l’audace de leur futur : aurons-nous l’audace de notre futur ?

Mon job précis est de créer des ponts entre le monde de la mer et des marins et le nouveau monde de la génération Y.

Qu’est-ce que les générations Y et Z ont à apprendre des plus vieux ?

Une entreprise ne peut pas se transformer si elle n’a pas de passé solide. Il faut des gardiens du temple. La clé de la transformation, c’est la transmission entre les seniors et les juniors. Aujourd’hui, on n’en parle pas car soit on n’aime pas les jeunes, soit on aime trop les jeunes. On parle beaucoup des jeunes, donc on met les vieux de côté.

Kofi Annan parle de notre génération “d’héritiers sans héritage”, je crois qu’on doit se constituer un héritage avec les séniors pour être plus solide sur nos positions et pour être plus en capacité de réinventer des modèles. Si on n’a rien, on est solide sur rien.

Il va falloir dépasser cette gérontocratie, où on est gouverné par des vieux et on n’aime pas les jeunes, et de l’autre côté, les start-up n’aiment pas les vieux. Si on n’arrive pas à créer des traits d’union entre ceux qui ont le pouvoir et qui sont vieux et ceux qui sont en train de construire demain et qui sont jeunes, ça ne le fera pas. Il faut se relier.

Il y a une sorte de crispation générationnelle. Des élites qui ne font pas confiance en la jeunesse, une jeunesse qui ne fait plus confiance en l’expérience. Ça ne peut pas marcher.

Si on n’arrive pas à créer des traits d’union entre ceux qui ont le pouvoir et qui sont vieux et ceux qui sont en train de construire demain et qui sont jeunes, ça ne le fera pas.

Tu penses que notre jeunesse est vraiment en perte de repères ?

Non, je ne pense pas du tout qu’on soit une génération dépressive. On est actif, on est en train de construire notre histoire mais cette histoire ne sera solide que si les vieux y croient et s’embarquent aussi dans l’aventure.

Il faut remettre un peu de bienveillance générationnelle en France.

Dernière question : comment se démarquer dans une boite ?

Il faut être soi, ne pas faire de concession sur sa personnalité.

Merci beaucoup Emmanuelle d’avoir pris le temps !

Retrouvez le Boson Project sur Facebook.
En savoir plus sur l’enquête sur le Rêve en entreprise.

DÉCOUVREZ D’AUTRES INTERVIEWS D’ENTREPRENEURS !