Skip to content Skip to footer
Par Les Petits Frenchies - Le 7 novembre 2013

 

Chaque mois, Orange Expo Musées sélectionne pour les Petits Frenchies l’exposition à ne pas rater. En novembre, c’est Azzedine Alaïa qu’il faut voir : 50% couturier, 50% sculpteur… 100% artiste !

L’exposition « Ève, icône de la modernité ? » du musée Bonnard montrait récemment la fascination qu’exerce la figure féminine sur les artistes.

Tour à tour adorateurs éperdus, amoureux éconduits et compagnons inquiets, peintres et sculpteurs, de Rodin à Picasso, ne se lassent pas de dessiner les contours d’une féminité qui leur échappe.

Comme un pied de nez à ces artistes hypnotisés, un homme travaille à rendre le corps féminin encore plus puissant.

Cet homme, c’est le couturier Azzedine Alaïa.

Pour lui, la beauté des femmes ne se joue pas sur une toile, mais dans la vie. C’est à dans le mouvement de l’étoffe, la cambrure de la taille et l’évocation de la peau que s’esquisse la féminité.

Avant de se lancer dans la couture, Azzedine Alaïa a étudié la sculpture aux Beaux-arts de Tunis.

Alors, est-ce l’œuvre d’un sculpteur, ou celle d’un couturier que le Palais Galliera donne à voir, dans une exposition sobrement intitulée « Alaïa » ?

N’est-il pas sculpteur, lorsqu’il déclare : « Je préfère que les gens remarquent la femme et non ses vêtements. Son visage, son corps, ses mains – les vêtements qu’elle porte doivent l’habiller, mettre en valeur ses qualités et la rendre belle » ?

En bon disciple de Rodin, il développe sa connaissance des matériaux : laine bouillie, maille, stretch et dentelles n’ont pas plus de secrets pour lui que les potins des salons parisiens fréquentés par ses  célèbres clientes. Et il ne se contente pas de représenter le corps féminin : il le sublime plus efficacement que des heures d’aquabike.

Alaïa ne s’arrête pas à l’enveloppe charnelle ; l’âme fait partie de ses matières de base. Le couturier habille des femmes impertinentes, libres et espiègles. L’esprit frondeur de Madame de Grès, d’Arletty et de Louise de Vilmorin habitent ses créations.

Plus que la longueur d’une jambe, ce que dévoile Alaïa, c’est peut-être le caractère. En leur donnant confiance, il offre en effet aux femmes un cadeau précieux : la force d’être qui bon leur semble. 

Les artistes n’ont pas fini d’être hantés par les nouvelles Ève.

Visuel : Alaïa, Robe courte à motif panthère en anamorphose – Automne-Hiver 2010 © Illustration Aurore de la Morinerie – 2013