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Par Fleur - Le 11 septembre 2014

Tandis qu’Arte nous replongeait cet été dans le meilleur des nineties, que Les Inrocks se demandaient s’il fallait les regretter et que le Centre Pompidou Metz leur consacrait une exposition, on ne peut nier un certain engouement autour de cet âge d’or culturel que sont les années 90.

Dans cet élan nostalgique qui fait briller les yeux des plus fétichistes, sortira justement le 19 novembre prochain « Eden », une histoire d’amour, de jeunesse et de musique inscrite dans le mouvement French Touch des années 90-2000.

Virée dans l’Eden 90’s français

Derrière la caméra on retrouve Mia-Hansen Löve, habituée de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et considérée comme le renouveau d’un cinéma d’auteur à la française. Après avoir réalisé Tout est pardonné, Le Père de mes enfants et Un Amour de Jeunesse, elle s’attaque cette fois-ci à un projet intime, très personnel puisqu’elle y fait le portrait de son frère aîné : Sven Löve.

DJ et instigateur des soirées Cheers avec son partenaire Greg Gauthier, il est l’un des apôtres français du garage, ce style de musique au croisement entre la disco, la house noire-américaine et les beats plus électroniques.

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Sven Löve

Le film retrace son ascension en tant que DJ et pionnier de la génération rave, ses premières soirées parisiennes, internationales, l’excès de drogues, de fêtes… Mais c’est aussi le récit de la désillusion, la descente inévitable à mesure que le garage passait de mode et que l’industrie du disque mutait. Un constat de paradis perdu qui nous fait mieux comprendre le titre du film, Eden, ce jardin de la Bible dont ils auraient été chassés.

Beaucoup d’éléments autobiographiques certes, (étant donné que le frère et la soeur ont co-écrit le film) mais aussi une part conséquente d’inventions, de scènes imaginées et fictives que l’on découvre à travers Paul (Sven Löve) interprétée par Félix de Givry. Premier long-métrage pour ce membre organisateur de Pain Surprises que nous avons eu le plaisir de rencontrer et dont vous trouverez prochainement l’interview. Niveau casting il est entouré de Vincent Lacoste (Les Beaux Gosses), Laura Smet (Yves Saint Laurent), Pauline Etienne (La Religieuse), Vincent Macaigne (Un monde sans femmes), Golshifteh Farahani (À propos d’Elly) et l’américaine Greta Gerwig (Damsels in distress).

On a hâte de voir le résultat !

La French Touch pour les nuls

Session de rattrapage : « La French Touch c’est quoi ? »

À l’origine, il s’agit d’une expression inventée par Éric Morand (fondateur du label F – COM avec Laurent Garnier) qui avait inscrit sur un blouson la phrase ”We Give A French Touch To House”.

Pour mieux comprendre, detour au début des années 90. A cette époque, des messies de l’électro comme Laurent Garnier et Jérôme Pacman commencent à propager les premières ondes électro en France lors de rave ou de regroupements controversées. Le web et les réseaux sociaux n’avaient pas encore leur place, le phénomène reste donc underground et se fait connaître par bouche à oreille ou grâce aux émissions du dimanche de Radio FG.

Il aura fallu attendre le milieu des années 90 et des titres comme « Music Sounds Better With You » de Stardust ou « Da Funk » de Daft Punk, des artistes comme Cassius, Demon, Modjo, Air, Saint Germain ainsi que l‘émergence de la Techno Parade pour que l’image de cette musique évolue. Boostée par les soirées « Cheers » et « Respect » au Queen à Paris, la French Touch s’exporte et crée l’enthousiasme à l’international. On retiendra d’ailleurs cette citation tirée du magazine britannique Mixmag en 1999 :

« Après un demi-siècle à proposer des ramassis de morceaux d’Indochine, de Johnny Hallyday ou de Michelle Torr, les Français se mettent soudainement à produire une musique qui émerveille amateurs de pop et clubbers du monde entier. »

C’est la modernisation de l’image française qui ne se résume plus au bon pinard et au luxe généralement associé. Désormais on parle de l’électro française dans le monde entier, ce qui pousse de plus en plus d’artistes de l’hexagone à s’y intéresser. La vague 2.0 des années 2000 favorisera cet élan, créant la renommée de djs comme Justice, Breakbot, Yuksek…

Pour en savoir plus ou si vous n’avez toujours pas compris, un documentaire d’Envoyé Spécial de 1999 revient sur ce succès :

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