Skip to content Skip to footer
Par Capucine Michelet - Le 27 janvier 2017

Enfant, on a tous eu très peur du Grand Méchant Loup, d’un clown machiavélique, d’une sorcière cachée derrière les rideaux… Mais parfois c’est même dans les histoires que nous racontaient nos parents, pour faire de beaux rêves nous disaient-ils, ou en entonnant des comptines à première vue innocentes qu’ils nous fichaient en fait une peur bleue ! Retour sur ces histoires qui ont filé la chocotte à plus d’un.

À force de les entonner ou de les raconter, on pense les connaître en long, en large et en travers. Mais pourtant, si on prend quelques minutes pour tendre l’oreille ou feuilleter toutes les pages de l’histoire, on réalise que les contes et comptines pour enfants sont parfois très, mais alors TRÈS tirées par les cheveux.

Le Petit Chaperon Rouge

On commence par un grand classique : le Petit Chaperon Rouge. Sur les genoux de votre grand-mère à vous, on vous racontait qu’il était une fois, une petite fille vêtue de rouge qui s’en allait dans la forêt pour aller chez sa mère Grand. À priori, jusque là rien de bien zinzin ! Dans la version la plus sanglante, celle du XIVe siècle (on dénombre environ une centaine de variantes), elle se plie aux exigences de celle qu’elle croit être sa grand-mère, mais qui est en fait le Loup vulgairement déguisé. Sur ses ordres, elle dévore des morceaux de viande, prend un godet de vin. Oh comble de l’horreur, c’est en fait la chaire de sa (chère et tendre) grand-mère qu’elle a dévoré et son sang qu’elle a bu ! Dans l’adaptation de Perrault, pas de quartier non plus pour la petite fille et sa grand-mère ! Bien que les versions plus modernes soient moins crues, au sens littéral comme au sens propre, la grand-mère du Petit Chaperon Rouge finit toujours par arrondir la bedaine du loup. Exception faite chez les frères Grimm où elle arrivent à lui mettre la pâtée. Alors les enfants, on fait une petite virée en forêt ce week-end ? Courage, fuyons !

Une souris verte

“Une souris verte, qui courait dans l’herbe, je l’attrape par la queue, je la montre à ces messieurs, ces messieurs me disent…” on va lui faire passer un sale quart d’heure ! La notoriété de la célèbre comptine n’est plus à faire dans les régions de France, mais aussi dans les pays francophones. Datant du XVIIIe siècle, les paroles de la chanson feraient apparemment référence à la Guerre de Vendée, selon une explication historique. La souris serait en fait un officier vendéen traqué par un républicain pendant la Révolution Française. On préfère être honnêtes, on émet tout de même quelques doutes sur cette théorie. On a même une certaine impression de notre côté que la machiavélique Tati Danielle aurait un rôle à jouer derrière tout ça. Faute de trouver une explication sûre, on n’arrive toujours pas à comprendre non plus comment conseiller à des enfants de tremper une souris dans de l’huile et de l’eau brûlante ne semble pas tellement nous étonner. Même une fois qu’elle prend la parole et nous dit qu’elle a trop chaud et qu’il fait trop noir…

Ma poupée chérie

“Ma poupée chérie ne veut pas dormir
Petit ange mien, tu me fais souffrir
Ferme tes doux yeux, tes yeux de saphir
Dors, poupée, dors, dors ou je vais mourir”

Quel joyeux programme ! Là à priori ce n’est pas forcément la solution adéquate pour passer une nuit en toute sérénité. Considéré à son époque (fin XIXe) comme l’égal de Debussy ou de Ravel, c’est à Déodat de Séverac que l’on doit cette comptine aux accents quelques peu morbides. C’est en langue d’oc,  qu’il chante son amour pour sa terre natale et le pourquoi du comment de “Ma poupée chérie” reste bien flou et nous met du vague à l’âme….

Bien que nos chansons et histoires d’enfance aient été bien barrées, on les regrette pas. Et puis, on a pas si mal tourné finalement, alors que compte tenu de ces circonstances, on ne partait pas avec toutes les chances de notre côté !

Merci ©leschosettes.canalblog.com pour cette chouette illustration

DÉCOUVREZ ENCORE PLUS D’ACTU FRENCHY !