Alexia de Cockborne est une artiste frenchy. Son crédo, c’est la peinture ! Mais attention, pas n’importe laquelle. . . Elle peint des répliques des plus grands peintre pour les revendre mais surtout pour son plaisir personnel.
Elle est devenue chroniqueuse d’un jour pour Les Petits Frenchies, elle nous raconte son parcours.
Depuis aussi longtemps que je me rappelle, je peins, je dessine, je sculpte, je m’inspire de tout ce qui m’entoure pour le transformer en art.
“Enfant, à Noël, je demande des pinceaux et des crayons, plus tard, je feuillette les magazines et reproduit au crayon ce que j’aime, les matières, les couleurs . . .
Je suis une enfant qui n’est jamais restée plus de deux ans dans la même ville, mes parents sont français mais nous avons suivi mon père en Egypte, au Liban, en Israël, en Syrie. Puis adolescente, nous partons pour New York où nous restons dix ans. Les meilleures années de ma vie et aussi les plus riches artistiquement.
Après le Lycée, j’étudie l’Histoire de l’Art et la peinture à Marymount Manhattan College. Pendant quatre ans, je réplique de nombreuses œuvres de mes artistes préférés, les impressionnistes. Mon prof me dit que je devrais sérieusement réfléchir à poursuivre une carrière dans la réplique, mais je n’y crois pas vraiment, pour moi, cela reste un hobby.
Ci-dessus, dans l’atelier de mon université à New York.
Je copie certains de mes artistes préférés, les Français ou ayant travaillé en France : Monet, Van Gogh, etc . . . J’étudie leur technique et reproduis leurs plus grands chefs d’œuvre !
Je me dirige alors vers une carrière en maison de vente aux enchères. Au bout de quelques années chez les plus grands noms, à New York puis à Paris, je me rends compte que je me suis trompée, que je ne peux pas rester derrière un ordinateur toute la journée, et que surtout, je ne peins plus.
Alors je quitte tout, avec le précieux soutien de mon fiancé, je parle un peu de mes répliques, et puis une, deux, dix commandes s’enchainent.
Je m’installe dans un atelier à Paris d’où je domine le beau Paris (la Tour Eiffel, les Invalides, Saint-Sulpice, Montparnasse, le Grand Palais) et j’y peins toute la journée avec mon cocker Jeannette qui me tient compagnie.
Je copie certains de mes artistes préférés, les Français ou ayant travaillé en France : Monet, Van Gogh, etc . . . J’étudie leur technique et reproduis leurs plus grands chefs d’œuvre !
Je mets un point d’honneur à reproduire, autant que possible, la technique de l’artiste que je copie. Celle d’Hopper, par exemple, est assez délicate. Pour donner ce côté « ténébreux », les couleurs sont presque toutes mélangées avec des tons très sombres. Je dois souvent m’y reprendre à plusieurs reprises car mon œil est facilement trompé : sur ma palette, les couleurs apparaissent presque noires, pourtant, une fois appliquées sur la toile, tout se marie bien. J’ai de nombreuses fois copié cet artiste, cependant, je reste toujours fascinée par les effets rendus par le peintre.
Hopper est un artiste très demandé en réplique ! Même si j’en peints beaucoup, j’ai toujours plaisir à le faire car c’est un artiste très mystérieux, et cela se ressent dans ses toiles.
Joaquin Sorolla y Bastida est un de mes peintres préférés. C’est un impressionniste espagnol trop peu connu à mon goût. Ces sujets de prédilection sont des enfants jouant sur la plage. La lumière, les reflets de l’eau, le soleil à travers les robes des femmes sont merveilleusement rendus. Ce sont de multitudes de petites touches de différentes couleurs que j’applique pour donner ces effets, contrairement aux toiles d’ Hopper par exemple, qui sont essentiellement de grands aplats de peinture.
Je travaille seule, c’est un travail minutieux et rigoureux, un métier qui appartient pleinement à l’artisanat français.
Van Gogh est un artiste que j’aime énormément, ici, ma réplique des Iris, un classique !
Ma réplique de La Pie de Monet, l’original se trouve au Musée d’Orsay. J’aime particulièrement ce tableau car il est plein de poésie et son atmosphère est calme, reposante. Ce qui est amusant c’est que pour peindre un paysage de neige comme celui-ci, il n’y a presque aucune touche de blanc pur, mais une multitude de nuances de roses, de bleus, etc . . .
Je travaille essentiellement pour des particuliers, je respecte les règles de reproductions de tableaux (tampon de mon atelier au dos, modification de la taille par rapport à l’original) et livre les toiles à leurs heureux propriétaires.
Les demandes sont variées, le plaisir identique. Certains collectionneurs veulent un double de leur tableau pour des questions d’assurance, d’autres s’offrent simplement l’œuvre de leur rêve, et souvent, on me demande la réplique d’un tableau possédé par une famille dont un membre, attaché à l’œuvre, voudrait garder en souvenir.
La réplique dont je suis la plus fière reste sans doute « Les Pèlerins allant à la Mecque » de Léon Belly, un peintre orientaliste. J’aime particulièrement ce mouvement, la lumière y est toujours très douce et très représentative de ces pays qui me rappellent mon enfance.
Ici, à l’œuvre sur la réplique du Léon Belly, les détails de ce tableau étaient impressionnants !
Une œuvre en cours de réalisation, Le Cheval Blanc, de Joaquin Sorolla y Bastida, peintre impressionniste espagnol, mon favori !
Pour copier une œuvre, je me procure tout d’abord la photo de la meilleure qualité possible, si le tableau n’est pas accessible.
Je fais un quadrillage sur la photo puis sur ma toile, ce qu’on appelle une mise au carré. Ensuite, je redessine, carré par carré, comme un puzzle, le sujet au crayon. Vient ensuite le moment d’appliquer la peinture à l’huile, de reproduire exactement l’œuvre d’origine. Enfin, après un temps de séchage, je vernis puis, me sépare de l’œuvre sur laquelle j’ai passé quelques semaines, qui est aussi une œuvre unique, que j’ai peint avec tout mon cœur !”
Retrouvez les peintures de Alexia sur son site web !
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