Chaque année, le 8 mars est une date à retenir : il s’agit de la Journée internationale des droits des femmes. Créée il y a plus d’un siècle, cette journée est l’occasion de refaire le point sur les accomplissements, les luttes réalisées sur le sujet – et les choses qu’il reste à faire – en matière d’économie, de politique, de travail, de langue, de culture… Bref, dans tous les milieux, sans exceptions.
Car notons-le : à ce jour, aucun pays n’est irréprochable en matière de parité hommes / femmes. Alors à notre petit niveau, nous avons souhaité lister une poignée de grandes Frenchies qui nous inspirent et font avancer les choses au quotidien, chacune dans leur milieu respectif. On vous les présente ?
Pénélope Bagieu, auteure et dessinatrice de bande-dessinée
Nous avions eu la chance de la rencontrer en mars 2017 : Pénélope Bagieu s’installe définitivement dans l’univers de la bande-dessinée avec ses Culottées, des portraits de femmes “qui ont lutté contre vents et marées pour faire ce qu’elles avaient à faire”. Femme à barbe, actrice, pionnière de la natation féminine, exploratrice ou encore gynécologue…
Pénélope met en cases, en bulles et en couleurs les biographies de ces femmes qui ont fait l’histoire, et qu’on ne souhaite surtout pas oublier. Elle reçoit en 2019 le Prix Eisner de la meilleure édition américaine d’une œuvre internationale. La classe à Dallas !
Rebecca Amsellem, entrepreneure
En 2015, la Franco-canadienne Rebecca Amsellem fonde Gloria Media, et lance dans la foulée une newsletter qui va tout changer : Les Glorieuses, une niouze féministe qui traite sans tabous de sujet comme la politique, la maternité, la culture, le sexe et bien plus. En 2018, elle sort son premier livre directement issu de ladite newsletter : Les Glorieuses, Chroniques d’une féministe.
Docteure en économie et résolument engagée, Rebecca et son média sont sur tous les fronts : la lutte contre la misogynie, le sexisme ordinaire, le patriarcat, la gratuité des protections périodiques… Une grande, très grande Frenchie que l’on suit de près !
Adeline Rapon, photographe
Moitié Martiniquaise, moitié Corrézienne, la non moins Parisienne Adeline se définit comme une “photographe amatrice” depuis 2007. Issue d’une formation en joaillerie, elle a cependant fait de la photographie son métier, les boîtiers et objectifs Canon toujours prêts à dégainer… pour notre plus grand plaisir.
Elle a également fait du féminisme l’un de ses chevaux de bataille, et plus particulièrement la lutte en provenance des Antilles – l’afroféminisme. L’un de ses derniers projets ? Une série de “portraits confinement” qui remontent au printemps 2020, clichés inspirés par les femmes antillaises, à retrouver sur son compte Instagram.
Sarah Ourahmoune, championne de boxe
39 ans et toutes ses dents : la championne Sarah Ourahmoune est la boxeuse française la plus médaillée de l’Histoire. Et pour cause, 265 combats, une collection de médailles et trophées mais surtout… les titres de Chevalière de la Légion d’honneur et d’Officière de l’ordre national du mérite. Voilà voilà, ça c’est pour le CV d’exception.
Pour le reste – ce qui nous importe le plus aujourd’hui -, Sarah se bat au quotidien pour la place des femmes dans le sport. Car oui, elle a dû se battre avec patience et persévérance pour vivre de sa passion, s’y épanouir pleinement, et incite toutes les petites Frenchies à faire fi des stéréotypes de genre dans le monde sportif. Sa punchline ? “On doit prendre notre place sans attendre qu’on nous la donne.” (Le Monde)
Anaïs Bourdet, graphiste
La Lambescaine Anaïs Bourdet, graphiste de formation, lance en 2012 son Tumblr – fameuse plateforme de micro-blogging – au nom très cynique : Paye ta Shnek – pour ceux qui ne connaissent pas le sens de ce mot, c’est de l’argot ; on vous laisse jeter un œil à la définition.
Qu’y trouve-t-on ? Des témoignages de harcèlement sexiste dans la rue. Et mazette qu’il y’en a : en 7 ans, Anaïs cumule plus de 15 000 témoignages. Pire : victime de cyber-harcèlement une agression subie en 2019 l’oblige à stopper son Tumblr… Heureusement, elle a depuis lancé le site et le compte Instagram Mauvaise Compagnie, une boutique féministe et solidaire délicieusement provoc’ qui reverse une partie des bénéfices à des associations. Bravo Anaïs !
Lauren Bastide, journaliste
Journaliste et animatrice radio, Lauren Bastide milite pour une chose claire, nette et précise : l’égalité hommes-femmes dans les médias. Pour ce faire, elle crée entre autres le podcast La Poudre, avec 89 épisodes disponibles à l’heure où nous écrivons ces lignes.
La Poudre se décline également en livre : un premier tome sorti en fin d’année 2020, qui rassemble ses interviews avec les musiciennes et écrivain·e·s reçus dans son podcast, écouté plus de 10 millions de fois – vous avez bien lu. Elle est également l’auteure d’un récent essai, qui vise à sortir les femmes de leur invisibilité. Oh et comme si cela ne suffisait pas, Lauren a été nommée au grade de Chevalière des Arts et des Lettres en 2020.
Yseult, chanteuse
Yseult Onguenet, dit Yseult (tout court) pour les intimes envoie du bois, à coups de cordes vocales : on se souvient toutes et tous de ses prestations dans La Nouvelle Star en 2013, télé-crochet qui la propulsera dans nos radios.
Grande gueule badass et engagée, Yseult en a ras la coupe de du mot “féministe” souvent employé à tort et à travers, et prend de la hauteur : “J’aimerais juste qu’aujourd’hui, on arrive à parler librement du racisme, du féminisme, du sexisme…”. Avec – pour l’instant – un seul album et trois EPs au compteur, elle remporte en janvier 2021 le titre de Révélation féminine de l’année lors des 36ème Victoires de la Musique, à l’âge de 26 printemps. Respect.