L’éloquence, cette claque française, est souvent associée aux avocats, à la crème de la sphère politique ou des grandes écoles de commerces parisiennes. Aujourd’hui, nous souhaitons vous parler d’une claque d’une autre galaxie, celle de l’éloquence de centaines de “jeunes-de-banlieue” qui participent au concours Eloquentia, créé par Stéphane de Freitas.
Le film “À voix haute : la force de la parole” est LE film que l’on vous conseille de voir au cinéma en ce moment. Il nous embarque à l’université Paris 8 – Saint Denis au coeur de ce programme qui permet à tous les étudiants, tous cursus confondus, de se libérer à travers le débat. Via les exercices que leur professeur, Maître Bertrand Perrier, leur donne, ils n’ont plus que la parole pour se faire comprendre, écouter, respecter.
C’est un monde parallèle qui s’ouvre au spectateur, une classe où des élèves qui ne se connaissent pas au départ finissent par tout savoir des uns et des autres. Au fur et à mesure de leurs joutes, chacun cerne l’histoire, les forces et les imperfections de l’autre. Certains bluffent par leur humour, leur débit de parole rythmé, leur poésie.
D’autres nous touchent par leur sensibilité, théâtralité ou impertinence. Ce qui est certain, c’est qu’ils s’écoutent tous et respectent chacun l’expression voire la douce rage de celui qui prend la parole. Ça charrie, ça percute, ça fuse en toute bienveillance. Cette entraide permet de sortir ce qu’ils ont au fin fond d’eux.
Le film “À voix haute” montre à quel point la parole est en effet un exutoire. On a l’impression que chaque étudiant est en train de sauver sa peau à chaque fois qu’il prend la parole. C’est comme si l’énergie qui émanait du groupe et le moindre mot qu’ils choisissent les délivraient de quelque chose de très intime.
Stéphane de Freitas, à l’origine d’Eloquentia, a grandi dans le 9-3 et voulait casser les stéréotypes qu’on collait aux “jeunes-de-banlieue”. Ce souffle frais sur Saint-Denis gomme les lieux communs et montre à quel point il est compliqué de dompter la force de notre parole. Chapeau !
On vous laisse sur quelques questions existentielles, vous avez 8 minutes pour convaincre. On compte sur vos arguments, expression et gestes pour tout donner. Le jury notera aussi bien votre intonation, choix des mots et débit. RAPPEL : à l’oral, il n’y a ni gomme ni bouton pour rembobiner. GO !
La réalité vaut-elle mieux que le rêve ?
Le meilleur est-il à venir ?
Un long dimanche de fiançailles vaut-il mieux qu’une courte nuit de noces ?
Doit-on chasser ses pensées ?
La parole est un sport de combat !
Filez voir À voix haute au ciné, emmenez avec vous des jeunes et moins jeunes dans cette galaxie où la seule arme sont les mots.