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Par Les Petits Frenchies - Le 12 avril 2013

L’interview de Benjamin Antz Recalt (Photos : Benjamin ASSLAN) Quel est le concept de votre marque ? Notre marque est selon moi un laboratoire, et c’est en ce sens que je veux la développer : un laboratoire d’idées mais aussi de savoirs-faire et de techniques, que j’ai appris ou rapporté de mes voyages et que l’on adapte, transforme, et applique au service d’une esthétique que je souhaite innovante. C’est selon moi, aujourd’hui, ces détails et exceptions dans le vêtement qui font la « recherche » dans la mode et dans le luxe. C’est aussi ce qui nous permet d’être au plus proche des clients et de leurs souhaits, en proposant des produits exclusifs et personnalisables. D’où l’idée vous est-elle venue ? Tout d’abord le moment était opportun : l’envie était là, le temps aussi et surtout une équipe s’est créée, rien ne se fait seul évidemment. J’avais envie de peaufiner mon univers et de proposer, encore une fois, une démarche où les collections sont plus des ‘manifestes’ que l’on peut construire et déconstruire au gré des demandes de la clientèle et des rencontres que cela engendre. C’est proposer un univers tout en s’inspirant d’un autre. Vous avez travaillé pour de grandes maisons de couture, telle que Jean Paul Gaultier, que vous ont apporté ces expériences ?
 Paradoxalement, à la fois de la rigueur et de la flexibilité. Et chaque Maison a ses codes, son mode de fonctionnement. S’adapter est un nouvel enrichissement, à chaque fois, car il faut s’imprégner de l’univers et le respecter, aussi en ajoutant sa sensibilité. Enfin, ce fut beaucoup de rencontres. N’avez-vous pas peur d’avoir gardé en vous une certaine « touche Jean Paul Gaultier », et de travailler dans son ombre ? J’affectionne beaucoup son œuvre et Jean-Paul Gaultier a été quelqu’un de généreux : j’ai beaucoup appris de ses méthodes et de son incroyable imaginaire. J’ai cependant un univers en termes graphiques et certaines références personnelles différentes, peut être moins baroques. Comment comptez-vous vous démarquer des autres grandes maisons de couture ? Mon envie est vraiment d’être force de proposition mais aussi extrêmement réceptif à la demande des clients, ce qui aujourd’hui n’est possible que dans la Haute Couture. Je souhaite donc, en plus d’amener des codes qui j’espère séduiront, permettre plus facilement un échange, une personnalisation voire un sur-mesure entre le (la) client (e) et notre studio. Ce qui n’empêche pas de proposer des séries (très) limitées, tout en laissant la porte ouverte à des changements. Est-ce votre passion qui vous a poussé à emprunter le chemin de la mode ? Sans aucun dramatisme, je ne pourrais faire aucun autre métier je crois. La Couture, cette précision, cette recherche artisanale quasi scientifique m’a toujours fasciné. La passion est là depuis longtemps et demeure : c’est vraiment indélébile je pense. D’où vous est venue cette passion ? De façon très intuitive, j’ai depuis longtemps regardé les défilés, les univers des créateurs, me suis renseigné sur les techniques employées. J’ai aussi toujours été fasciné par le luxe, dans son souci du détail.Tout cela a donc beaucoup influencé ma jeunesse et mes choix. Inconditionnel de Thierry Mugler et de Vivienne Westwood, je lisais beaucoup la presse spécialisée, et dessinait. Tout ça s’est fait très naturellement finalement. Où trouvez-vous votre inspiration ? Je suis très éclectique, parfois même difficile à suivre. Mes collections se montent avec tout ce que je vois et entends. L’art sous toutes ses formes ainsi que mes voyages me paraissent être une inspiration inépuisable. J’ai eu la chance d’aller dans de nombreux pays aux cultures très diverses ; je visite beaucoup de musées et d’expositions, j’aime beaucoup le cinéma, lire et voir des concerts. Tous types d’univers visuels très développés ou a contrario très abstraits sont toujours des empreintes que l’on garde en soi, qui reviennent un jour et peuvent engendrer une envie de matière, de couleur, de volume. Mais justement, les matériaux et les textiles notamment ‘techniques’ sont parfois mon point de départ. Comment comptez-vous créer du chiffre d’affaires ? Nous sommes, avec mon équipe, en cours de développement de la distribution de nos produits. C’est un parcours long où nous devons faire nos preuves, et convaincre les partenaires de nous faire confiance. Je dois dire que beaucoup de personnes nous encouragent, c’est important. Nous y travaillons donc et tout cela devrait débuter cette année, avec notamment une nouvelle collection en septembre, ainsi que d’autres projets ‘capsules’ associés prochainement. Aussi avec un store en ligne, sur notre site et en nom propre. Rendez-vous donc sur www.benjaminantzrecalt.com ! Freestyle : Dites-nous ce que vous voulez ! « La recherche doit être avant tout un jeu et un plaisir. » Pierre Joliot parlait ainsi de la science ; c’est ainsi que j’envisage la mode. 
La création d’une collection est un jeu, qui se poursuit avec le sur-mesure ou la personnalisation vis à vis des clients. Et c’est finalement cela qui me plait dans ce métier. Rien n’est immuable, tout est à ré-inventer, à questionner de façon permanente. Merci à vous Les Petits Frenchies de promouvoir et d’amener la lumière sur les jeunes designers français, de tous les horizons. C’est essentiel dans ces périodes ! Merci Benjamin ! Retrouvez la description de la marque dans la rubrique Articles.