Cette semaine, Artips nous emmène au coeur de l’incontournable monument français : le musée du Louvre.
Janvier 1984. Dans une salle comble, l’architecte Ieoh Ming Pei s’apprête à présenter son dernier projet. Le silence est pesant.
A peine les premières images projetées, ce sont des rires et des cris qui surgissent finalement de la bouche des spectateurs.
L’architecte chinois interroge sa traductrice pour saisir les réactions tant attendues. Les remarques amères puis les larmes de l’interprète rendent la situation explicite : l’œuvre est très mal reçue par le public français ! Quel est donc cette construction tant détestée ?
Le Figaro parle de “gadget pyramidal” tandis qu’un lecteur du Monde la décrit comme une “verrue sur un noble visage”… C’est pourtant une architecture mondialement connue, aujourd’hui photographiée par plus de dix millions de personnes par an.
Cette œuvre, c’est en fait la pyramide de verre trônant devant le musée du Louvre !
Soucieux de moderniser le Louvre, le président François Mitterrand a fait appel à l’architecte Ming Pei. Ce dernier s’y connaît en musées puisqu’on lui doit celui consacré à John F. Kennedy à Boston.
Pourtant, toutes les raisons sont bonnes pour s’indigner. Comment accepter cette modernité outrancière dans un Palais Royal classique, qui a plus de huit siècles ?
Après une longue concertation et une simulation faite à l’aide de câbles, le projet sera finalement accepté. En mars 1988, le public parisien peut enfin admirer l’objet de toutes les discordes.
Que les plus puristes se consolent : ses dimensions sont on ne peut plus classiques. Calculée à partir des dimensions de la pyramide de Khéops, celle du Louvre en est sa fidèle miniature !