Nous avons rencontré Romain, un des deux membres avec Gauthier du projet “Aventure &Vous”. Ces deux jeunes Talents vont partir en mai visiter toute l’Amérique du sud en mobylettes et en 9 mois tout en réalisant des “défis” lancés par les internautes ! Au programme, araignées, Amazonie et Peugeot 103 !
Ce qui craint un petit peu plus, c’est qu’il y a toute une partie de l’Amazonie avec des Farcs ou des tribus cannibales. Romain co-aventurier
Quels sont vos liens tous les deux ?
A l’origine, c’est nos parents qui se connaissent, ils montaient à cheval ensemble quand on était jeunes donc on est potes depuis la naissance. On s’était un peu perdus de vue car Gauthier a pas mal voyagé et moi j’ai étudié à l’étranger. Et puis, il est venu faire un stage il y a six mois et on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose ensemble !
Vous avez quel âge ?
Moi j’ai 25 ans et Gauthier 26 ans.
Avez-vous déjà voyagé ensemble ?
Ça fait cinq/six ans qu’on fait pas mal de voyages ensemble. On a traversé la Corse à vélo, on a visité tout le sud du Portugal et de l’Espagne ! On n’avait pas suffisamment d’argent pour se payer des hôtels donc on dormait dans les aéroports quand ils ne fermaient pas la nuit. Une super expérience !
Il nous est arrivé d’être mis dehors en pleine nuit comme à Séville à 1 h du matin ! Il faisait 40 degrés, on avait très chaud quand tout d’un coup on repère une petite étendue d’herbe verte. Après s’y être installés dans des sacs de couchage, on a eu le bonheur de se faire réveiller à 6h du matin par les arrosages . . . Voilà pourquoi l’herbe était si verte !
Avez-vous un objectif précis dans votre prochaine aventure ?
On s’est dit « on part et puis advienne que pourra ». On se laisse assez libres finalement. On va beaucoup bouger, visiter et remplir des défis que nous lanceront les internautes !
Quand avez-vous décidé de partir ? Et pour combien de temps ?
On a pris cette décision fin octobre ! Après on a un peu travaillé dessus mais on n’avait pas trop de temps car on bosse tous les deux. Mais ça fait un mois, depuis le début de la page Facebook qu’on est vraiment à fond dessus. Dès qu’on a du temps libre.
On a décidé de partir 9 mois pour l’instant car Gauthier vient de finir ses études donc il ne veut pas partir en voyage trop longtemps pour ne pas trop galérer à trouver du travail. Neuf mois, c’est déjà pas mal sur une mobylette !
Vous partez avec la mobylette ou vous comptez en trouver là-bas ?
On en a déjà acheté deux. Comme on voudrait voyager en bateau cargo, ça nous permet de les transporter là-bas. Mais on est très nuls en mécanique donc si vous avez des contacts qui s’y connaissent . . .? (Rires) Un petit Français peut être ?
On essaye de s’y mettre mais pour l’instant on en a cassé une . . . On se dit qu’il vaut mieux la casser ici que là bas ! Je pense que ça va être sympa. Nous avons des bons retours des gens, ils trouvent l’idée de la mobylette originale ! Hier on a fait une petite vidéo dans laquelle on a démonté le moteur. On essaye de faire suivre le projet en amont aussi et de montrer les préparatifs.
Où avez vous acheté vos mobylettes ? Pourquoi ce moyen de transport ?
Sur le Bon coin. Gauthier, c’est un expert en négociation ! Et les deux ont la même année 7 juillet 1971 ! 40 ans après elles se retrouvent pour faire un long voyage . . .
On a eu cette idée à une soirée un peu arrosée. Au début, on pensait au vélo et puis on s’est dit que c’était un peu trop fatiguant et puis surtout on sait ce que c’est donc autant pousser l’aventure. Et puis, on s’est dit que c’était vraiment un objet qui attirait le regard et que ça nous aiderait à nous faire des contacts sur la route, ne serait-ce que parce qu’on est en panne par exemple ! Le contact sera peut être plus facile.
Pourquoi la Peugeot 103 ?
C’est très facile à trouver et c’est surtout un lien de communication énorme car mon père et mon grand père avaient une mobylette. Tout le monde a plus ou moins utilisé une mobylette. C’est vraiment un objet intemporel. Aussi, le fauteuil a de très bons amortisseurs donc ça, c’est réconfortant. . . Et mécaniquement parlant, c’est facile à manipuler et à comprendre. De plus, on veut vraiment un style vintage avec lunettes rondes, casques ouverts : on adore !
Sinon, le musée Peugeot nous a invités à venir rencontrer les équipes pour peut-être faire un petit projet avec eux !
On aimerait que les gens nous attribuent l’une ou l’autre des mobylettes. On trouve ça drôle d’inclure les gens. Ca va créer un lien avec eux. Romain, co-aventurier
On est très attachés à nos petites mob ! Il y en a une qui est très vielle, toute rouillée, on l’a appelé « la Vigoureuse ». On sent que toute sa vie elle a lutté pour fonctionner. L’autre, on l’a payée beaucoup plus cher, mais tous les gens qui s’y connaissaient un peu nous ont dit qu’on s’était fait arnaquer, qu’elle avait été faite à l’envers . . . donc celle-là, on l’a appelée « La bonne affaire » !
On aimerait que les gens nous attribuent l’une ou l’autre des mobylettes. On trouve ça drôle d’inclure les gens. Ca va créer un lien avec eux.
Comment vous avez choisi les pays ?
On a choisi l’Amérique du Sud par rapport à la période car on part fin mai. Au début nous voulions commencer par l’Antarctique et puis après on s’est rendus compte que là-bas à cette période, c’était l’hiver et que les routes étaient fermées. On a donc été obligés de faire le voyage dans l’autre sens. Mais on rêve d’aller en Antarctique.
Vous avez vraiment un parcours tracé ou cela va être un peu au feeling ?
On commence par le Brésil après on va en Equateur, Pérou, Bolivie, Chili et Argentine.
Sur notre page, il y a une carte. On se dit qu’on aimerait bien passer dans l’Amazonie donc on ferait toute la côte brésilienne. Ça ressemble un peu à des vieux ports portugais, c’est magnifique. Après on tracerait dans l’Amazonie, mais on appréhende beaucoup, je ne vous le cache pas. Moi, j’ai la phobie des araignées, Gauthier des serpents et je pense qu’on ne s’aidera pas plus l’un envers l’autre quand il y aura l’une ou l’autre de ces bêtes ! Ce qui craint un petit peu plus, c’est qu’il y a toute une partie de l’Amazonie avec des Farcs ou des tribus cannibales. Cette partie-là, nous la ferons en bateau. Ce sont des bateaux de touristes. En revanche, on ne se rend pas forcément compte qu’il va falloir monter à plus de 5000 mètres donc en mobylette ça ne va pas forcément être facile. . .
Vous n’êtes jamais allés dans ce continent ?
Jamais, Gauthier est beaucoup allé en Australie. Moi, j’ai visité beaucoup l’Europe. On a tout de suite été attirés par ce continent. On veut voyager lentement. S’il nous faut un an et demi pour finir cette aventure, on mettra un an et demi pour la finir !
Comment vous vous préparez à ce voyage ?
On est obligés de garder nos boulots jusqu’au départ pour mettre de l’argent de côté. J’ai la chance de travailler et j’avais déjà commencé à mettre de côté pour un road trip de deux mois au Canada et maintenant je suis en colocation donc ça me coûte moins cher. Quant à Gauthier, il est retourné chez sa mère pour économiser aussi au maximum et sinon, il travaille et enchaîne les heures supplémentaires. C’est aussi pour ça qu’on a choisi l’Amérique du Sud qui est plus accessible financièrement que l’Amérique du Nord. En termes d’argent, on est partis sur 15-20 000 euros. J’ai rencontré hier une fille qui a traversé toute l’Amérique du Sud en vélo, et elle m’a dit que son budget était de 4000 euros. C’est vrai que vu comme ça on est bien partis mais on veut vraiment se dire qu’on peut en profiter à fond. Et après, tous les weekends, je travaille sur la mob’ avec un ami qui s’y connaît et j’apprends. Ensuite, j’explique à Gauthier ce que j’ai appris et lui se charge plus des relais médias. C’est beaucoup de temps libre à mettre dedans.
Beaucoup de gens vous soutiennent ?
Un peu plus de 370 personnes ! Ce n’est pas énorme pour l’instant, mais nous venons juste de créer la page Facebook ! Nos familles et nos amis nous soutiennent aussi beaucoup. Quelques-uns nous disent qu’on est fous car à mobylette on n’y arrivera pas mais on leur soutient que si, on y arrivera ! Sinon, il y a pas mal de gens qui nous likent sans qu’on sache vraiment pourquoi. Des passionnés de trains, de voitures . . . On commence à chercher pas mal de relais médias. On a La Provence, on devrait avoir Le Dauphiné, et puis avec beaucoup de chance on vous a, vous ! On a eu des excellents retours de nos amis, nos familles et même de gens avec qui nous n’avons pas forcément de contact. A mon travail, à mon étage, tout le monde me soutient.
Vous allez communiquer comment quand vous serez sur place ?
On se base essentiellement sur la vidéo, on a acheté tout le matériel. Ce qu’on veut faire, c’est des défis. Par exemple, là notre défi était de démonter le moteur de la mobylette. Autre exemple, en Amazonie, notre défi serait d’essayer de toucher une araignée. Dés qu’on sera chez des gens, on leur demandera ce qu’on peut essayer ou ce qui sort du commun !
Vous allez mettre en ligne des vidéos régulièrement ?
Oui bien sûr, on va essayer ! L’idée c’est de mettre une vidéo par semaine avec un défi réalisé. Au début on sera en bateau et c’est trois semaines de traversée, on aura sûrement un peu de mal pour la connexion. Pareil, pour l’Amazonie ça va être surement un peu compliqué.
La dernière fois qu’on a fait un voyage, on s’est retrouvés enfermés dans un champ de taureaux. On a mis plus de trois heures à en sortir . . . Romain, co-aventurier
Vous connaissez des gens sur place ?
Pas encore. Je connais une personne, une très bonne amie brésilienne que j’ai rencontrée pendant mes études. Sinon, on a rencontré une Equatorienne ce weekend qui est prête à nous héberger !
Où avez-vous prévu de loger ?
On aura tout le matériel de camping sauvage. Après l’idéal, c’est d’aller voir les gens et demander leur hospitalité. Si c’est porte fermée, on dormira à la sauvage. Dans les grandes villes, ça sera auberges de jeunesses. Le reste c’est chez l’habitant.
Et ça se passe bien entre vous deux ?
Oui, ça se passe super bien. On se prend un peu la tête mais on se connaît tellement bien qu’on sait comment régler ça. Après, il faut faire attention à ne pas faire trop les fous. La dernière fois qu’on a fait un voyage, on s’est retrouvés enfermés dans un champs de taureaux. On a mis plus de trois heures à en sortir . . .
Il y a un truc qui vous fait peur ?
Moi c’est vraiment les araignées . . . C’est une phobie. Je fais des cauchemars d’araignées en ce moment (rires). Gauthier ce qui lui fait peur c’est le bateau car il a le mal de mer donc c’est un peu compliqué.
La traversée est chère ?
C’est 5000 euros pour deux avec nos mobylettes. C’est un budget qu’on ne peut pas s’offrir donc nous avons proposé à la CMA-CGM de nous offrir la traversée avec en échange de les aider à faire la plonge et autres petits travaux. On leur propose aussi des types de reportages comme exercer un métier par jour et en faire une vidéo avec nos impressions, etc. Ils ont énormément de demandes. Ils prennent seulement des artistes, en échange de tableaux par exemple.
Sinon vous avez une alternative ?
Pas vraiment . . . Mais on cherche !
Merci l’équipe et bon vent !