Chaque mois, Orange Expo Musées sélectionne pour les Petits Frenchies l’exposition à ne pas rater. Ce mois-ci, c’est l’exposition Raphaël Zarka au MRAC.
Lauréat du Prix de la Fondation Ricard en 2008 et finalistes du Prix Marcel Duchamp 2013, Raphaël Zarka est définitivement un artiste avec lequel il faut compter.
L’exposition du MRAC présente le travail d’un photographe/ sculpteur/vidéaste obsédé par les formes. Ou, plus précisément, par la recherche de la permanence de certaines formes dans l’art.
Attention : Raphaël Zarka ne s’intéresse pas n’importe quelles formes. Les carrés et les ronds, très peu pour lui. Ce qui l’intéresse, ce sont les rhombicuboctaèdres – il ne s’agit pas d’une insulte du Capitaine Haddock, mais d’un solide à faces carrées et triangulaires.
Pourquoi cette fixation ?
C’est après la découverte de deux immenses rhombicuboctaèdres en béton dans le Sud de la France que Raphaël Zarka se penche sur ces formes spéciales. Si ces deux structures étranges le marquent lui, elles en ont sûrement marqué d’autres avant lui. Il entreprend alors de remonter le fil des rhombicuboctaèdres dans l’art.
L’exposition présente le résultat de ces recherches généalogiques. Peut-on prêter à certaines formes le pouvoir de faire, mieux que d’autres, le jeu de la beauté ? D’être les piliers formels du beau ? Sur les traces des rhombicuboctaèdres, Raphaël Zarka croise les dessins de Léonard de Vinci, l’œuvre « La Divine Proportion » du Franciscain mathématicien Luca Pacioli et la Bibliothèque de Minsk.
Ces rencontres sont-elles accidentelles ? Ou le fruit d’une Main bienveillante qui place cette forme curieuse sur la route de ceux qui savent voir la beauté ?
Cette beauté, Raphaël Zarka la saisit dans une série de photos intitulée « Les formes du repos ». Il y capture d’imposantes structures industrielles perdues dans la nature. Ces objets ne servent plus à rien. Privé de leur valeur utilitaire, il ne leur reste qu’une valeur esthétique incertaine. On sent leur reconnaissance envers celui qui la leur accorde.
Avec Raphaël Zarka, on se pose fatalement la question : et si l’histoire de l’art n’était qu’une suite de formes élues ?
Agathe Cordelle.
(Raphaël Zarka, Les formes du repos n°1, 2001. Tirage lightjet, 70 x 100 cm. Collection Fonds national d’art contemporain, Paris-La Défense. Courtesy de l’artiste et galerie Michel Rein, Paris. )