Rémi Tamain a accepté de répondre à nos questions. Il a été l’un des membres de notre jury d’exception du concours de créations Made in Frenchies. Mais Rémi Tamain est surtout le directeur de La Porcherie, un lieu d’art contemporain hors-norme !
Comment avez-vous eu l’idée de créer La Porcherie ?
Le lieu où se trouve la porcherie était un négoce de matériaux de construction que mes parents ont racheté fin 1979 début 1980. Ce négoce avait été créé en 1962/1963. Avant, ce fut un lieu de transit de porc de la fin du 19e jusqu’en 1950. 350 à 400 porcs passaient en ces mirs toutes les semaines. Une industrialisation nécessaire pour développer les abattoirs locaux. Le lieu gardant des stigmates de ce passé porcin (stigmates uniquement architecturaux), l’idée de faire un clin d’œil à cette institution locale me paraissait judicieuse. Et puis, de l’art au lard il n’y a qu’un pas…
Initialement, j’avais récupéré un espace en atelier personnel (puisque je suis aussi artiste, ou plutôt apprenti plasticien débutant en devenir). Au milieu du négoce en activité, c’était d’ailleurs assez drôle (à savoir, qu’à l’image d’Obélix, je suis tombé dans les matériaux à ma naissance, mon grand-père paternel étant le créateur entre autre de l’enseigne Bigmat).
Très vite, par utopie peut-être, je trouvais ce lieu trop vaste pour moi, et pensant à mes petits camarades de l’art et leurs difficultés à trouver des espaces d’expositions, j’ai transformé cet atelier en lieu d’exposition. Et cela, en 2006…
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Pas du tout bourguignons (mes parents et moi sommes parisiens avec des origines auvergnates) je me suis attaché à faire un clin d’œil au patrimoine industriel qu’était ce lieu. Voilà pourquoi ce nom (l’idée communicante sous jacente était aussi l’autre raison). “Du passé il ne faut pas faire totalement table rase car de cette mémoire naît un futur peut-être aussi glorieux” Jules César.
Quel a été votre parcours avant ce projet ?
Mon parcours est assez classique finalement, école du Louvre pendant 2 ans mais le manque de pratique m’a fait me tourner vers une école préparatoire en art sur Beaune durant 1 an. Puis concours et 4 ans aux beaux-arts de Nîmes. Enfin, une dernière année aux beaux-arts de Dijon pour valider ce cursus.
Avez-vous une exposition qui vous a marqué ces dernières années ?
Plutôt qu’une exposition c’est un lieu, le musée de la chasse, qui m’a beaucoup touché.
Quelle oeuvre d’art symbolise pour vous l’art contemporain français ?
Probablement le travail de Wim Delvoye (Belge soit, mais francophone). Le passé et le présent en son travail sont pour moi des plus juste et des plus marquant de ce 21e siècle. Sinon, une oeuvre malgré tout : Les 4 saisons de Poussin.
Merci beaucoup Rémi !