1. En mode, les grandes marques sont plus pointues
A ses débuts, Jean-Paul Gauthier imaginait des robes faites en paille et en serpillères. Difficile de faire plus pointu. Plus proche de nous, ce n’est pas un hasard si LVMH ou Kering agrandissent leur écurie en achetant des marques confidentielles qui montent.
Les créateurs ont des moyens réduits et ils fonctionnent beaucoup grâce au système D. Ce qui offre souvent des innovations esthétiques ou techniques intéressantes. Si Jean-Paul Gauthier avait été Christian Dior, il n’aurait peut-être jamais travaillé que la soie et la fourrure. Son miro budget l’a poussé à utiliser des matières bon marché, révélant le jean sous un jour nouveau.
2. Ce sont des marques inconnues, j’ai pas confiance :
Parfait, c’est une excellente raison de les choisir : vous serez sûr de ne pas porter la même robe ou les même chaussettes que la moitié du wagon de RER. Qui n’a jamais pouffé en croisant trois fois en une heure LA robe à la mode vue dans tous les magazines ?
Et la célébrité ou le nombre de parutions presse n’est pas toujours un gage de qualité. Sinon, on ne ragerait jamais en sortant du lave-linge un top de grande marque troué au deuxième lavage. Si la notoriété était un indice de qualité, ça nous éviterait un paquet de déceptions.
3. Elles sont difficiles à trouver :
Hier, oui, mais plus aujourd’hui ! Internet a révolutionné la donne : grâce à leurs sites, les lillois peuvent découvrir des créateurs marseillais (et vice-versa). Pour acheter, les concept-stores en ligne se multiplient. Merci, Ecocentric, Carnet de Mode, Centre Commercial, Merci Chéri, … qui diffusent exclusivement des marques de qualité.
4. Les petites marques sont beaucoup plus chères :
On ne va pas vous la faire à l’envers : une petite marque sera souvent plus chère qu’une enseigne de fast fashion. Mais certains créateurs aiment tellement la mode qu’ils veulent vraiment la partager et refusent la ségrégation financière. Quitte à réduire considérablement leurs marges, ils proposent des collections accessibles.
Exemple : les t-shirts d’Harcusbey est vendu 38 euros. Dessiné, tissé, teint, cousu, sérigraphié en France. Soit le prix d’un t-shirt Abercromby & Fitch. Ou les sous-vêtements Mutti, made in France encore, vendus au même prix qu’un ensemble Princesse Tam-Tam ou Darjeling (environ 80 euros).
5. Le made in France, c’est ringard :
Tellement pas que les principaux consommateurs de luxe, les chinois et qataris, ne veulent que du Made in France. Le made in France ne se résume pas au béret et à la marinière. C’est d’abord un état d’esprit : une grande gueule, un peu de fantaisie, de la débrouille… et le refus de se limiter à un domaine de compétences.
Le Made in France s’incarne donc dans des objets aussi hétéroclites que le verre Duralex so rétro, les parfums Nicolaï qui s’inscrivent dans la vieille tradition française de la parfumerie ou les écouteurs intra-auriculaires Earsonics, merveilles de technicité et de design.
Mais rien ne vous empêche de continuer à manger du foie gras ou porter des espadrilles… La french attitude, c’est aussi assumer (quelques) clichés.