Il semblerait que le vocabulaire des gentes dames et des preux chevaliers d’antan soit tombé définitivement aux oubliettes. On a voulu se la jouer façon Les Visiteurs, et imaginer ce que nos ancêtres rustres diraient s’ils déboulaient à notre époque. Et cela marche dans les deux sens hein, vous pouvez aussi choisir d’employer un vocabulaire médiéval plus ampoulé au lieu de parler comme Booba.
Oyez = Wesh
On n’interpelle pas la foule de la même manière selon que l’on se prénomme Jacquouille la Fripouille ou bien Jul (le rappeur français, entendons nous). Dans les deux cas, l’injection prétend donner un peu de panache à celui qui la lance. Sauf que dans un, c’est pas franchement jojo. On vous laisse deviner laquelle. . . Un indice : on n’a absolument rien à reprocher aux crapules qui crient “Okay !”.
Que nenni = C’est mort
“Que nenni !”. . . en voilà une jolie manière de refuser poliment une offre. C’est vrai que ce n’est peut-être pas un non assez clair de nos jours. Certains risqueraient de s’y méprendre, alors que son équivalent actuel met tout le monde d’accord. Et c’est mort, on ne vous en dira pas plus.
Ma gente dame = Ma gow
Ils savaient parler aux femmes au Moyen-Âge. Rappelons que les chevaliers sont les pros de l’amour courtois, romance dans laquelle le noble monsieur se dépatouille pour attirer l’attention de sa gente dame. Pour cela, il doit combattre corps et âme, décapiter ses ennemis et parfois même affronter des dragons. Bref, un long chemin avant de pouvoir être posé avec sa gow.
Un félon = un thug
Un félon, c’est celui qui n’en a rien à secouer et qui décide d’être déloyal envers son seigneur. On pourrait le qualifier d’infidèle ou de traître, mais on préfère l’associer à un thug, parce qu’au Moyen-Âge, il fallait être plutôt badass pour refuser d’obéir aux ordres de son suzerain. On risquait de se faire confisquer son fief, et ça c’est pas rien.
Balivernes ! = Trop pas !
“Balivernes, Messire”. Voilà comment faire comprendre à son seigneur qu’il est un gros mytho, le tout sans trop monter sur ses grands chevaux.
La cervoise = la binouze
“Hé l’ami, ne fais pas languir notre gosier sec !” Dans les tavernes, les preux chevaliers (un peu cradoques tout de même) s’attelaient au comptoir pour commander une énième cervoise au barman. Si vous en faites de même de nos jours, le barman en question risque de vous prendre pour un dingo. Demandez plutôt une binouze.
Je te créant = J’te jure, sur la tête de ma mère
A l’époque du roi Arthur, on rigolait pas avec les serments chevaleresques. Aujourd’hui c’est plutôt “J’te jure, sur la tête de ma mère, c’est pas moi qui ai mangé le dernier cookie !”.
Se languir = poireauter
Faut croire qu’à l’âge médiéval, ils avaient tout le temps de se languiiiiiir. . . Le terme en lui-même traîne joliment dans notre bouche : c’en serait presque poétique d’être planté là comme un crétin. Heureusement qu’il y a notre bon vieux “poireauter” qui nous rappelle à l’ordre. Non non, cela n’a rien de poétique d’attendre pendant des heures.
Un cocqueret = un bolosse
Cocqueret, maroufle, boursemolle, gueux. . . les insultes médiévales sont nombreuses. On a choisi cocqueret, parce que c’est un mot plutôt mignon, du moins en apparence. Pour votre culture personnelle, un cocqueret est un abruti fini, un nigaud, une buse. Un bolosse quoi.